Au pic de la crise en 2009, une nouvelle formule est apparue dans le monde des galeries : le pop-up. De toutes jeunes structures, souvent associatives, se sont emparées temporairement de locaux abandonnés dans les quartiers chics de Mayfair à Londres, ou à New York.
Mais si, jusqu’à présent, l’initiative s’était limitée aux galeries associatives ou bourgeonnantes en quête d’une opération à bas coût, des structures plus établies commencent à adopter ce format du surgissement, ou de la greffe.
La galerie parisienne Christophe Gaillard a donné le ton en septembre 2010 à Berlin, en prenant pied pendant cinq semaines dans l’ancienne galerie d’Arndt & Partner. « Cela a été l’occasion de tisser des liens avec des artistes et des collectionneurs, le bilan a été très positif. Une telle expérience cristallise les énergies. L’idée était moins d’avoir un commerce immédiat que de générer des contacts », indique le galeriste. Celui-ci entend renouveler l’expérience à Bruxelles, où réside l’une de ses artistes, Véronique Boudier, et peut-être dès cet été pendant les Rencontres d’Arles. « Nous n’avons pas de durée préconçue. Un pop-up peut se faire l’espace d’une soirée, de deux semaines ou d’un mois », explique Christophe Gaillard.
En mai, son confrère parisien Frank Elbaz installera une galerie éphémère dans le Nieuw Dakota, un espace que possède le collectionneur néerlandais Pieter Sanders dans les anciens chantiers maritimes d’Amsterdam. Il y organisera, pendant tout le mois, une exposition de huit de ses artistes, dont Gyan Panchal, Davide Balula et Susan Collis. L’événement coïncidera avec la tenue de la foire Art Amsterdam. « L’idée est de sortir du format habituel des foires, où on est jeté au milieu d’une centaine de galeries. C’est la panique pendant quatre jours et après on disparaît, déclare le galeriste. Mon but est de m’installer dans le paysage, d’effectuer un travail de fond pendant un mois, de tisser des liens avec une clientèle du Nord de l’Europe, discrète, qui ne voyage pas forcément, et de m’inscrire dans la durée avec elle. » Frank Elbaz a ainsi loué un appartement à Amsterdam, où il compte passer l’essentiel de son temps pendant l’opération. Cette initiative lui permet aussi de présenter des œuvres volumineuses qu’il ne pourrait montrer dans le cadre étroit de sa galerie rue Saint-Claude, à Paris. L’idée est, en substance, d’élargir sa clientèle, car au bout d’un moment, les galeries parisiennes finissent toujours par travailler avec les mêmes personnes.
Une volonté différente de renouer avec un public déjà fidélisé présidait au travail en binôme des galeristes parisiens Bernard Utudjian (Polaris) et Dominique Fiat à l’écart de la foire Art Brussels (du 28 avril au 1er mai). Bernard Utudjian renouvellera l’expérience les 14 et 15 mai en proposant une escapade artistique à Loquirec (Finistère). Avec la galerie Réjane Louin (Loquirec), les enseignes parisiennes Semiose, Anne Barrault, Françoise Paviot et Polaris rejoignent le temps d’un week-end quatre lieux du port breton. « Nous avions besoin de nous rencontrer dans des endroits à l’écart des foires, du tumulte parisien ; de prendre le temps de parler de l’art contemporain, de réfléchir à notre métier », constate Bernard Utudjian.
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°346 du 29 avril 2011, avec le titre suivant : D’un endroit l’autre