Les collectionneurs férus d’art actuel ont poussé les prix vers des sommets inimaginables.
LONDRES - Sotheby’s et Christie’s ont réalisé des ventes records d’art contemporain, qui démontrent elles aussi la vigueur croissante du marché londonien. Le 8 février, Christie’s a pris l’avantage avec un catalogue dégageant le résultat pharamineux de 37 038 000 livres sterling (53 853 252 euros), de loin le plus élevé jamais enregistré pour une vente d’art contemporain à Londres. Des catalogues comparables avaient réalisé 24,45 millions le 23 juin 2005 et 24,46 millions le 9 février 2005, tandis qu’un an plus tôt, le 4 février 2004, une vacation assez morne n’avait atteint que 8 millions.
Le 9 février, Sotheby’s n’espérait pas battre sa rivale, mais ses propres résultats ont éclipsé ses ventes récentes, avec un total de 30 368 800 livres (44 249 392 euros). Les vacations précédentes avaient dégagé 19,3 millions le 22 juin 2005 et 15,3 millions le 10 février 2005.
Les ventes publiques sont manifestement devenues le lieu de rencontre favori des collectionneurs d’art contemporain, anciens comme nouveaux, et leur appétit est aiguisé par des lots toujours plus attirants, notamment les pièces de première qualité mises en vente par des marchands qui ne sauraient en tirer, et de loin, des prix comparables dans leur galerie. Sotheby’s proposait ainsi Fashion-Plate (Cosmetic Study X) de Richard Hamilton, qu’un client au téléphone, enchérissant par
l’intermédiaire de l’expert du département, Oliver Baker, s’est fait adjuger 500 800 livres (729 699 euros), contre la consultante en art Rosario Saxe-Coburg. Trois mois plus tôt, la même œuvre avait été présentée à la foire Art Cologne, sur le stand de la galerie Wetterling (Stockholm), où elle n’avait pu trouver preneur au prix demandé de 300 000 livres. La qualité de cette pièce et la rareté des œuvres d’Hamilton peuvent justifier l’adjudication. Mais de nombreux lots ont atteint des prix défiants toute explication rationnelle. Chez le concurrent Christie’s, Sans titre (Zorro) de Maurizio Cattelan a été vendu 568 000 livres (828 919 euros). Or les pièces de cette longue série, amusante mais mineure, de pastiches de Fontana se vendent d’ordinaire le quart de cette somme. Un séduisant Dollar Sign écarlate d’Andy Warhol a été acquis par le marchand de Cologne Alex Lachmann, apparemment pour le compte d’un client russe, pour 2 584 000 livres (3 770 997 euros). Il y a quatre mois, le 8 novembre 2005, une toile similaire de mêmes dimensions et de la même série de douze toiles d’un dollar a été adjugée 1,3 million de dollars (1,1 million d’euros) chez Christie’s New York. Sans doute était-ce le même tableau qui avait été vendu 341 250 livres (495 082 euros) dans la même salle le 26 juin 2003. En moins de trois ans, le bénéfice est remarquable.
Londres, 8 février - Total : 37 038 000 livres (53 853 252 euros) 94 % en lots, 99 % en valeur
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Abonnez-vous dès 1 €Londres, 9 février - Total : 30 368 800 livres (44 249 392 euros) 96,8 % en lots, 98,1 % en valeur
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°232 du 3 mars 2006, avec le titre suivant : Du jamais vu