Mobilier - L’air du temps frémit de croisements entre les disciplines. Ainsi de l’ouverture récente à Paris de deux galeries : Sinople, à l’hôtel de Retz, qui se veut « un espace propice aux échanges entre les beaux-arts, les arts décoratifs ou appliqués », tandis que Sainte Anne Gallery se positionne en « point de rencontre entre le design, l’art et la botanique ».
C’est, aussi, à la Galerie Sator, une œuvre de Sylvain Ciavaldini évoquant un tokonoma japonais (La Position des illusions, 2021). Ou bien « Quelques meubles » exposés à la Galerie Nathalie Obadia, signés Benoît Maire : en 2016, l’artiste est devenu directeur artistique du collectif de design et d’architecture Ker-Xavier, avec lequel, entre autres, il édite des chaises et des tables. Et encore : une paire de canapés de John Armleder en majesté sur le stand de la Galerie Catherine Issert, à la Fiac ; la lampe en verre et inclusion de mica éditée par le Studio de Jean-Michel Othoniel… Autant d’indices d’un même phénomène : les artistes sont inspirés par l’espace intime, ils s’intéressent au meublant, s’amusent avec le décoratif. Précurseur de cette tendance, le travail de Marc-Camille Chaimowicz (production de paravent, vaisselle, bureau, papier peint, escalier, plus ou moins fonctionnels, à la frontière de l’art et de l’artisanat) sera l’an prochain à l’affiche du Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne. Pourquoi acquérir un meuble d’artiste ? Parce que chacun d’eux ouvre sur un hors-champ plus large, estime Alexandra Fau, qui s’intéresse pour sa part à une pratique souvent confidentielle et privée. La commissaire d’exposition vient tout juste de lancer son site, Unbuilt, dédié à ces objets bricolés pour soi dans l’atelier : sculpture-buffet en acajou de Sarah Tritz, fauteuils en cuir et chêne de Vincent Lamouroux, tapis de Jorge Satorre… Des pièces uniques, ou en éditions limitées, qui, pour être rares, demeurent cependant accessibles.
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Du bon usage de l’art
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°749 du 1 décembre 2021, avec le titre suivant : Du bon usage de l’art