La saison à Drouot démarre avec une vente d’objets du Moyen Âge et de la Renaissance chez Me Tajan, ainsi que trois vacations importantes d’archéologie organisées par les études de Mes De Ricqlès, Boisgirard et Renaud.
PARIS. C’est une vente haute époque, particulièrement riche en objets, de près de 300 lots que Me Tajan dirigera le 18 septembre. Elle comprendra une curieuse collection de boîtes et de râpes à tabac de l’époque Louis XIV, en bois sculpté, estimées entre 2 000 et 50 000 francs, une bonne vingtaine de mortiers, une dizaine de serrures et de nombreuses pièces en fer forgé, ainsi que des monstrances, calices et croix de procession. Moins fournie en statuaire et en mobilier, la vente comportera plusieurs statues de la Vierge, dont l’une, en bois sculpté, Bohème, fin XVIe siècle, est estimée entre 80 000 et 100 000 francs, et une autre, du Tyrol, vers 1480, entre 60 000 et 80 000 francs.
Les dieux de Mésopotamie
Le 30 septembre, Me François de Ricqlès mettra en vente la collection de l’égyptologue allemand Brugsch Pasha qui, après de longues années de fouilles, était devenu conservateur au Musée du Caire de 1881 à 1914. Comprenant des objets aussi fins que des fragments de parois de la pyramide de Pepi 1er, estimés entre 10 000 et 15 000 francs, des vases romains en albâtre rubané, estimés 50 000 francs la paire, des barillets en terre cuite comportant des textes en écriture cunéiforme, du VIIe siècle avant notre ère, de nombreux oushabti et amulettes, la collection sera complétée par des lots consignés par “divers amateurs”. Particulièrement remarquable, un kudduru mésopotamien – une sorte de borne en basalte datant du XIIe au Xe siècle avant notre ère – sur lequel figure tout le panthéon des dieux de l’époque, sculptés en bas-relief (estimation 400 000 francs).
Le 2 octobre, assisté de l’expert Annie Kevorkian, Me Claude Boisgirard dispersera 327 lots d’antiquités du bassin méditerranéen, parmi lesquels des bronzes grecs, étrusques, romains et parthes, des éléments de sarcophages, des amulettes ainsi que de l’art byzantin. Une collection de 44 cylindres-sceaux, du troisième millénaire au Ve siècle avant notre ère, a été estimée 50 000 francs, un beau taureau grec en bronze, également du Ve siècle, autour de 300 000 francs.
Les 7 et 8 octobre, le marchand d’objets archéologiques Joseph Uzan, de la galerie Samarcande, rue des Saints-Pères, va liquider tout son stock ainsi que sa collection personnelle afin, nous assure-t-il, de se lancer dans un tout autre domaine, celui de la peinture, après plus de trente ans consacrés à la haute antiquité. Me Paul Renaud se charge de la vente, qui ne comportera pas moins de 600 lots, sans prix de réserve, couvrant tout le bassin méditerranéen et tout le Proche-Orient antique, ainsi que des objets d’art islamique. Citons, parmi tant de richesses, une coupe en terre cuite rouge Ommeyade, un des premiers objets musulmans d’Espagne, un Jupiter au foudre en bronze, époque romaine, 1er siècle après J.-C., ou encore un masque de sarcophage d’un Hébreu datant d’environ 1 200 avant notre ère, retrouvé dans le désert du Sinaï.
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Drouot, des millénaires d’art
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°28 du 1 septembre 1996, avec le titre suivant : Drouot, des millénaires d’art