La collection monégasque de Mme Piasecka Johnson, femme du cofondateur de l’empire pharmaceutique Johnson & Johnson, sera mise en vente par Sotheby’s à Paris le 15 octobre. Pour cause de déménagement, plus de 200 lots de meubles et objets somptueux, principalement d’époque Empire, sont mis sur le marché. Entre 4 à 6 millions d’euros sont attendus.
PARIS - Mme Johnson, femme de goût et de moyens, réside à Monaco depuis la mort de son mari, l’industriel en produits pharmaceutiques J. Seward Johnson. Cette historienne de l’art et collectionneuse émérite a aménagé elle-même sa résidence de Monte-Carlo, un appartement avec jardin qui domine la mer, en créant un décor de rêve, sans fausse note, avec un penchant pour l’époque Empire. Elle se sépare aujourd’hui d’un certain nombre de pièces à l’occasion de son déménagement dans un nouvel appartement de la principauté.
Les chefs-d’œuvre se succèdent au fil des pages du catalogue de la vente orchestrée par Sotheby’s Paris. Au total, 4 à 6 millions d’euros sont attendus. Une exceptionnelle console en marbre de Carrare aux proportions spectaculaires – un travail toscan néoclassique du XIXe siècle –, est par exemple estimée 300 000 à 450 000 euros.
Plusieurs pièces d’époque Empire signées Thomire, ciseleur de l’Empereur, rythment la vacation, ainsi : un beau lustre en bronze doré à douze lumières de forme circulaire, richement ciselé, estimé 75 000-120 000 euros ; deux guéridons aux Renommées en bronze doré, estimés 90 000-120 000 euros ; plusieurs paires de candélabres en bronze patiné et doré dont une paire de 125 cm à figure de Renommée à douze lumières, estimée 60 000-90 000 euros, une autre de 83 cm à fût fuselé orné de figures antiques, à six bras de lumière, estimée 75 000-120 000 euros, et une troisième paire de 84 cm aux femmes antiques à trois lumières, estimée 120 000-180 000 euros. Le mobilier Empire en acajou et bronze doré n’est pas passé de mode, au contraire. De nombreuses pièces – commodes, secrétaires, tables, consoles, guéridons et fauteuils –, souvent auréolées d’estampilles prestigieuses, n’auront aucun mal à trouver preneur.
Préside à cette sélection une rare et imposante paire de bibliothèques en acajou et placage d’acajou, ornée de bronze doré, estampillée Kolping et attendue pour 375 000-600 000 euros. L’un des petits bijoux de la vente reste un coffret en placage d’acajou moucheté d’époque Empire, orné sur toutes ses faces de panneaux de verre églomisé à la manière de Rascalon et estimé 30 000-45 000 euros. Une importante paire de brûle-parfums de 59 cm en forme d’Athénienne d’après l’antique, en bronze doré, albâtre et marbre noir, un travail romain du début du XIXe siècle, est l’un des lots les plus attendus. Estimés 100 000 à 150 000 euros la paire, ils sont attribués à Francesco et Luigi Righetti. Dans cette même fourchette d’estimations est proposé un mobilier de salon en bois redoré d’époque Empire, estampillé Jacob, comprenant une paire de canapés, une paire de bergères et six fauteuils. Notons que ce salon est peut-être celui qui fut livré pour le prince Louis Bonaparte et Hortense de Beauharnais pour l’hôtel de la rue Cerutti vers 1804-1806. Enfin, l’orfèvrerie donne également dans le spectaculaire à l’instar d’un ensemble de quatre seaux à rafraîchir en argent par Robert et Samuel Hennell (1809, Londres) portant des armoiries, estimé 60 000-80 000 euros, d’un centre de table accompagné de quatre vases sur leurs socles, un travail napolitain en argent et vermeil de Giovanni Casolla vers 1820 estimé 60 000-80 000 euros, ou encore d’une paire de terrines couvertes avec leurs présentoirs en argent et vermeil par Louis Jean Baptiste Chéret (1789, Paris), estimée 100 000-150 000 euros.
Vente le 15 octobre, Sotheby’s, 76 rue du Faubourg-Saint-Honoré, 75008 Paris, tél. 01 53 05 53 05 , www.sothebys.com, exposition : les 10, 13 et 14 octobre 10h-18h et le samedi 11 octobre 14h-18h.
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Dispersion d’un Empire
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°178 du 10 octobre 2003, avec le titre suivant : Dispersion d’un Empire