Poursuivie par le tribunal fédéral de Manhattan en raison des ententes illicites réalisées avec Christie’s sous sa direction, Diana Brooks, ancienne PDG de Sotheby’s, a décidé de collaborer avec la justice américaine en échange d’une peine réduite. Pour ce faire, elle n’a pas hésité à charger son ancien patron, le milliardaire Alfred Taubman.
NEW YORK - Diana Brooks, ancien président-directeur général de Sotheby’s et la maison de vente ont été inculpées, le 5 octobre devant le tribunal fédéral de Manhattan, pour avoir “conspiré pour éliminer la concurrence en fixant le montant des commissions facturées aux vendeurs aux États-Unis et ailleurs”. L’ex-responsable plaide coupable et reconnaît avoir conclu un accord avec Christie’s pour fixer de concert les prix et les taux de leurs commissions. Il a fallu trois années d’enquête pour parvenir à déterminer qu’un arrangement était intervenu entre les deux plus grandes maisons de ventes du monde. Diana Brooks, l’une des femmes les plus puissantes du monde de l’art, risque trois ans de prison et une amende qui pourrait s’élever à plusieurs centaines de millions de dollars. Le jugement sera rendu le 5 janvier prochain. Aucune poursuite n’a, en revanche, été engagée contre Christie’s qui a immédiatement produit des preuves du complot et a bénéficié d’une amnistie conditionnelle.
Pour sa défense, Diana Brooks n’a pas hésité à “mouiller” les cadres dirigeants de Christie’s, en précisant qu’elle avait agi “sur ordre d’un supérieur”, qui ne peut être que le propriétaire et ancien président de Sotheby’s, Alfred Taubman. Ce dernier a nié avoir eu connaissance d’un arrangement entre les deux parties. Il aurait déclaré qu’il était prêt à se “défendre farouchement” au cas où des poursuites seraient engagées contre lui. Le juge Lewis Kaplan, qui a entendu les arguments de la défense, dirige également une action indépendante. La justice a été saisie par un groupe d’acheteurs et de vendeurs qui accusent les deux maisons de vente d’avoir enfreint les règles de la concurrence du fait de leurs accords. Sotheby’s et Christie’s ont accepté de payer 350 millions de livres (3,9 milliards de francs) en vue du règlement de ces affaires portées devant une juridiction civile, dont une contribution personnelle d’Alfred Taubman de 107 millions de livres – 1,2 milliard de francs (lire JdA n° 112). Une autre affaire, également portée devant une juridiction civile par un groupe d’investisseurs qui a acheté des actions Sotheby’s entre 1997 et 2000, devait être réglée par un paiement de 30 millions de dollars (218 millions de francs). Le groupe accusait l’auctioneer d’avoir produit de faux documents concernant les revenus de la société.
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Diana Brooks charge Taubman
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°113 du 20 octobre 2000, avec le titre suivant : Diana Brooks charge Taubman