PARIS - Le 12 juin, Sotheby’s s’attend une nouvelle fois à un résultat exceptionnel (8 millions d’euros d’estimation haute) pour sa vente parisienne d’art tribal incluant une vingtaine d’objets estimés 100 000 euros ou plus, majoritairement africains, d’une grande diversité esthétique et pour la plupart auréolés de provenances et de références irréprochables.
La vacation démarre avec un ensemble de pièces de la collection américaine Cobb, comprenant notamment une figure de reliquaire Fang du Gabon (est. 400 000 euros) et une statue d’ancêtre des Hemba septentrionaux du Congo (est. 250 000 euros), toutes deux d’une grande sensibilité dans leur facture.
Nombre de masques africains présentent un intérêt notable dans cette vente, tel un puissant masque de guerre Guéré de Côte d’Ivoire (est. 120 000 euros), s’imposant comme « le chef-d’œuvre d’un corpus dont la création s’est arrêtée au début du XXe siècle », commente l’expert Marguerite de Sabran. La maison de ventes mise aussi sur un masque Bété-Gouro de Côte d’Ivoire collecté en 1911 (est. 250 000 euros) ; un très ancien masque-cimier Igala du Nigeria de l’ancienne collection Ben Heller (est. 250 000 euros), ou encore un rarissime masque Lwalu du Congo en bois recouvert de métal, apprécié pour l’épure de sa forme (est. 120 000 euros). Mais l’attention se cristallise surtout autour d’un spectaculaire masque papillon Bwa du Burkina Faso provenant de la collection Wheelock. Pour cette rareté de 2,46 mètres d’envergure, estimée 150 000 à 250 000 euros, des amateurs éclairés ont prédit qu’il dépasserait le million d’euros.
Patine luisante
La vacation africaine de Christie’s est tout aussi prestigieuse avec une série de reliquaires du Gabon, parmi lesquels une puissante effigie masculine d’ancêtre Fang Mvaï à épaisse patine luisante (est. 400 000 euros) qualifiée de « chef-d’œuvre » par le spécialiste Louis Perrois, qui décrit dans sa notice au catalogue ses « formes d’un parfait classicisme Fang telles qu’on les souhaite dans toute collection d’art africain ». « Quand il fait chaud, elle suinte une sueur huileuse noire. Certains collectionneurs adorent cela », note l’expert Pierre Amrouche. On relèvera aussi une figure de reliquaire Kota-Shamaye (est. 150 000 euros), exceptionnelle dans sa typologie, arborant de très beaux ornements au niveau du cou ; un important cavalier Yorouba du Nigeria (est. 250 000 euros), maintes fois publié et exposé, ou encore une statuette à clous nkonde du Congo ayant appartenu au peintre allemand Emil Maetzel avant 1920 (est. 100 000 euros).
- Experts : Susan Kloman et Pierre Amrouche (consultant)
- Estimation : 2,8 à 4,2 millions d’euros
- Nombre de lots : 124
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Deux journées noires
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Abonnez-vous dès 1 €- Experts : Marguerite de Sabran et Patrick Caput (consultant)
- Estimation : 5,4 à 8 millions d’euros
- Nombre de lots : 137
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°371 du 8 juin 2012, avec le titre suivant : Deux journées noires