Desperados lance sa fondation

Desperados, marque de bière du groupe Heineken, creuse aussi son sillon dans l’art urbain depuis vingt ans, en s’appuyant sur le collectif 9e Concept, pour demander à des artistes de créer des éditions limitées de son iconique bouteille. Des expériences ont même été menées, intégrant la réalité virtuelle et augmentée. Desperados franchit un pas de plus en créant sa fondation, dont la première action est une exposition des œuvres de sa collection sur les Abribus parisiens, le long de la ligne 96. À l’heure où la loi mécénat est dans le collimateur et où certains estiment que la Fondation Vuitton valorise trop la marque de luxe éponyme, cette nouvelle fondation interroge. Les consommateurs de Desperados sont des jeunes de 18 à 39 ans, autrement dit la cible idéale du street art. Une clientèle « exigeante », dixit la marque interrogée par La Réclame, dont il faut en permanence « saisir les bons codes » et qui « rejette la communication classique ». « Dans un contexte concurrentiel mouvant », la marque se doit de « rester pionnière », peut-on lire encore sur le site du média spécialisé. Sans faire de procès avant l’heure, la frontière semble ténue entre ce mécénat et du marketing. À l’inverse, en aidant la création la plus pointue, la Fondation Ricard rajeunit certes son image, mais ne choisit pas la facilité vis-à-vis de ses consommateurs. Quant à la Fondation Vuitton, elle participe indéniablement au rayonnement de la capitale par l’exigence de ses expositions. À suivre donc.