BALE / SUISSE
La foire qui se tient en marge d’Art Basel gagne chaque année un peu plus en prestige en s’attachant les meilleures galeries de la spécialité dans le monde.
Bâle. La foire bâloise consacrée au design sous toutes ses formes n’en finit pas de s’internationaliser. Alors que certains événements réservent une place de choix aux galeries autochtones, Design Miami/Basel joue la carte de la diversité. Aussi, même si les enseignes françaises (au nombre de 13) et américaines (10) dominent, les 46 galeries présentes proviennent d’Europe, des États-Unis mais aussi de Chine, du Brésil, de Russie (en tout 13 pays différents, contre12 en 2017). S’y ajoute cette année l’Espagne avec la Side Gallery (Barcelone). « Nous sommes ravis que notre première participation à une foire se fasse avec un événement aussi prestigieux et fiers d’être la première galerie espagnole à y être sélectionnée. Notre pays a pris du retard dans le monde du design alors nous sommes enthousiasmés à l’idée d’introduire l’Espagne sur ce marché », explique la galerie. Cette jeune pousse, fondée en 2015, présente une exposition sur le design latino-américain autour d’une figure clef, l’architecte et designer brésilien Oscar Niemeyer.
Dès ses débuts, Design Miami/Basel a bénéficié de la renommée de la foire mère, Art Basel. Si elle n’existe que depuis treize ans, la manifestation a su se hisser parmi les plus réputées en la matière. « J’ai supprimé pour un temps les autres foires mais j’ai conservé absolument celle-ci », rapporte Pascal Cuisinier (Paris), venu avec une collection de luminaires de Robert Mathieu, d’Alain Richard ou encore de Pierre Guariche. « Je la fais principalement pour une question de prestige car y participer permet d’être classé parmi les meilleures galeries du monde. »
Le taux de rotation n’est que de 10 %, la douzaine de galeries historiques ne ratant pas ce rendez-vous. C’est le cas de Demisch Danant (New York), Jacques Lacoste (Paris) ou Patrick Seguin (Paris). Ce dernier se limite à deux foires par an, celle-ci et Design Miami, en décembre : « Nos clients étant le plus souvent collectionneurs d’art contemporain, il nous apparaît pertinent de montrer nos pièces en marge des deux foires les plus importantes dans la discipline, Art Basel et Art Basel/Miami. »
Seulement cinq nouvelles enseignes intègrent la manifestation, dont deux françaises, Régis Matthieu (Paris) et la Galerie Mitterrand, lequel axe sa présentation sur des pièces de Claude et François-Xavier Lalanne. « Bâle, à cette époque de l’année, est la capitale mondiale de l’art : il est pour nous évident voire nécessaire d’être présents et de mettre à l’honneur les Lalanne, que nous représentons depuis la fin des années 1980 et qui sont incontournables aujourd’hui », rappelle son directeur, Sébastien Carvalho (lire le JdA no 501, 11 mai 2018). Pour l’occasion, une pièce unique de Claude Lalanne est dévoilée, le lit Singeries, créé pour une collection particulière en 1999 par l’intermédiaire de la galerie (plus de 1 M€).
Autres pépites de cette édition, une Table relevable de Jean Prouvé, pièce unique imaginée pour les Établissements Labourier en 1943 et mise en avant par Patrick Seguin ; une Table de César, 1977, en bronze et verre proposée par Demisch Danant ; tandis que la galerie Robert Zehil (Monaco) est venue avec un lampadaire Tentation, d’Edgar Brandt, une commande spéciale réalisée vers 1925 pour un appartement parisien (250 000 euros). À voir également, à la galerie Régis Mathieu, un chandelier en fer et laiton, vers 1900, de Gustave Serrurier-Bovy, et, exposé par Carpenters Workshop (Londres, Paris, New York), un buffetBhanga Bronze, 2014, de Vincent Dubourg.
Il ne faut pas non plus manquer les deux sections parallèles de la foire. La première, « Design at Large », réunit des œuvres de grande envergure ainsi que des installations architecturales. Menée cette année sous la houlette du photographe François Halard, elle laisse découvrir le Pavillon de salle à manger, 2016, de RDAI Architecture présenté par la galerie Philippe Gravier (Paris). L’autre plateforme, « Curio », prend la forme d’un cabinet de curiosité. On y trouve la galerie Ivan Mietton (Paris) qui met l’accent sur Ettore Sottsass et une galerie d’archéologie – une première –, Chenel (Paris), venue avec des pièces décoratives d’art antique en association avec le marchand de design Oscar Humphries.
du 12 au 17 juin, Halle 1 Süd, Messe Basel, www.basel2018.designmiami.com
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Design Miami/Basel, toujours plus internationale
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°503 du 8 juin 2018, avec le titre suivant : Design Miami/Basel, toujours plus internationale