Des meubles Boulle remis en vente

PARIS - Six importants meubles ornés de marqueterie d’écaille rouge, de cuivre, d’étain et de nacre, où sont représentés des personnages, des animaux, des ornements et des grotesques dans le style mis à la mode par l’ébéniste André Charles Boulle (1642–1732), seront les lots principaux de la vente d’objets d’art et d’ameublement des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles organisée par Me Jacques Tajan, le 3 avril, dans les salons de l’Hôtel George V.
 
Des cinq pièces qui proviennent de la même collection parisienne, trois avaient été achetées sur le stand de Jean Gismondi, célèbre spécialiste de ce genre de mobilier, à la Biennale des antiquaires de Paris, à l’automne 1994. Sa cliente se sépare déjà – sans doute à perte, vu sa précipitation – d’une paire d’imposantes armoires, de 2,48 m de haut et 1,37 m de large, en placage d’ébène, écaille rouge, cuivre, laiton et corne teintée, estimées entre 1,6 et 1,8 million de francs. Elles portent l’estampille de Nicolas Sageot, de vingt-quatre ans le cadet de Boulle, qui travaillait dans le même style.

Les deux autres meubles de la vente qui figuraient sur le stand de Jean Gismondi sont un bureau Mazarin, estimé autour de 300 000 francs, et un coffret à jeux allemand du XVIIIe siècle, en placage de noyer, ébène, écaille rouge et cuivre, provenant de la collection des princes Thurn und Taxis, estimé entre 80 000 et 120 000 francs. Attribuée également à Sageot, une commode galbée, ornée d’une riche marqueterie similaire, le plateau portant un motif inspiré du Triomphe de Vénus de Bérain, est estimée 800 000 francs. Une très jolie table, dont l’origine exacte n’est pas connue, en marqueterie de style Boulle, est estimée entre 300 000 et 400 000 francs.
 
Le 10 avril, Me Jean-Louis Picard organise une vente de tableaux anciens, objets d’art et mobilier. Il dispersera notamment une suite de quatre fauteuils, vers 1740, marqués au fer "St C" pour le château de Saint-Cloud, estimés entre 800 000 et 1 million de francs, une rare paire de consoles, en bois sculpté et doré, travail romain, XVIIIe siècle, et une importante commode galbée, Louis XV, estimées entre 200 000 et 300 000 francs.