Des chaises iconiques

Une exposition baptisée « Idoles » au cœur du fief des marchands d’art primitif  ? Le titre peut prêter à confusion. Ce ne sont pas des fétiches qu’il faudra guetter à la Galerie moderne mais plutôt des icônes du design, de ceux que les amateurs des compilations Taschen connaissent sur le bout des doigts. On a vu propos plus ambitieux dans cette galerie qui avait orchestré en juin 2003 une exposition consacrée au designer italien Gaetano Pesce. Mais pourquoi ne pas refaire un point sur ces grands classiques du design industriel d’autant qu’ils sont présentés dans leur édition originale. Et l’un des jeux favoris des fétichistes est de dénicher les mille et une différences entre le modèle ancien et la réédition. L’exposition convoque naturellement la Lounge Chair créée en 1956 par le couple américain Charles et Ray Eames. Composée de trois coques indépendantes en contreplaqué plié, la structure de ce fauteuil s’articule comme un squelette indépendant. Cette construction complexe est sans doute le plus confortable des sièges produits par le couple. Le bréviaire des icônes se poursuit avec les modèles Swan et Egg d’Arne Jacobsen, créés en 1957-1958 pour la Scandinavian Airline System Royal Hotel de Copenhague. On y retrouve la griffe organique de ce créateur danois.
Des courbes qu’explore différemment la Barcelona Chair de Mies Van der Rohe. Conçue en 1929 pour le pavillon allemand de l’Exposition universelle à Barcelone, cette chaise s’inspire de la chaise pliante antique qu’on trouve dans l’ancienne Égypte. Le piètement originellement en bois est remplacé par une assise chromée aux lignes harmonieuses. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme...