Un homme d’affaires français a manifesté son intention de racheter la majorité des actions de la holding Drouot SA en vue de créer une grande maison de vente placée sous la houlette d’un véritable patron. Cette initiative, qui pourrait constituer la dernière chance pour sauver Drouot, n’est-elle pas trop tardive ?
PARIS - Va-t-on enfin voir apparaître un grand pôle français indépendant capable de rivaliser avec les grands acteurs étrangers ? Une cinquantaine d’études parisiennes réunit actuellement à Drouot 110 commissaires-priseurs. Une minorité dispose d’un pouvoir de blocage capable d’interdire toute tentative de modernisation de l’hôtel des ventes.
Un entrepreneur français – il s’agirait de Pierre Bergé – envisagerait de racheter la majorité des actions de la holding Drouot SA en vue de fédérer l’action des maisons de vente parisiennes. L’idée serait de créer une structure unique dirigée par un véritable patron et d’unifier ainsi le pouvoir de décision en une seule main. Cette ultime tentative pour sauver Drouot verra-t-elle le jour dans les prochains mois ? « Un noyau de commissaires-priseurs se serait déjà opposés à cette initiative », soutient un observateur. Le projet, s’il aboutit, ne peut être que bénéfique à Drouot. Mais l’initiative n’est-elle pas trop tardive ?
Cinq des dix plus importantes études parisiennes ont déjà quitté le navire. L’étude Tajan (566 millions de chiffre d’affaires l’an passé), rachetée par Bernard Arnault, et qui organise depuis 1997 ses principales ventes dans ses locaux de la rue des Mathurins, le groupe PIASA (384 millions de chiffre d’affaires) propriété de la holding de François Pinault, Artémis, Francis Briest (183 millions de chiffre d’affaires) qui vient d’annoncer son rapprochement avec Artcurial en vue de créer un groupe européen d’activités artistiques et culturelles, l’étude Poulain-Le Fur (172 millions de chiffre d’affaires) qui a créé son propre hôtel des ventes au sein du Palais des congrès, porte Maillot et, enfin, François de Ricqlès, qui, nommé vice-président du directoire de Christie’s France, a décidé de fermer son étude. Parmi les derniers poids lourds encore présents à Drouot restent les études Million & associés, Gros et Delettrez et Rieunier & Bailly-Pommery. Souhaitons que cette initiative, qui pourrait constituer la dernière chance pour éviter le naufrage du navire amiral français, aboutisse.
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Dernière chance pour Drouot ?
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°135 du 26 octobre 2001, avec le titre suivant : Dernière chance pour Drouot ?