Une vente retrace la carrière de Marc Lacroix, intime du peintre.
PARIS - La rentrée à Drouot, habituellement rythmée par la monotonie des ventes courantes, sera marquée par la dispersion le 28 septembre de la collection Marc Lacroix. Ces 120 photographies ont été réalisées dans les années 1970 et 1980 par le photographe qui s’était, à l’époque, plongé dans l’intimité de Dalí. La vente s’inscrit dans le prolongement de l’année 2004, qui a fêté les cent ans de la naissance du maître catalan. Elle devrait couronner quatre années d’exposition des photos (1) dans plusieurs pays européens, plus Israël et le Maroc. La promotion des lots a donc déjà été largement assurée ! « Ces photographies témoignent de l’étroite collaboration et de l’amitié qui a lié les deux artistes depuis leur rencontre en 1970 », évoque l’expert Viviane Esders. Dalí se met en scène devant l’objectif du photographe en même temps qu’il lui ouvre les portes de son atelier pendant qu’il travaille. « Dalí l’encourage alors à poursuivre ses explorations dans le domaine de la séparation des tons, partant de photographies en noir et blanc transformées en couleur, résultante d’une “technique diabolique” que Dalí appellera plus tard “les Métamorphoses alchimiques”, raconte l’épouse du photographe, Thérèse Lacroix. Cette intime collaboration s’orientera ensuite vers la recherche de la photographie en relief et la mise au point d’un procédé pour faire des peintures en trois dimensions. » Les tirages de Marc Lacroix ayant pour sujet Dalí sont à saisir autour de 1 500 euros, comme Œil divergeant au chapeau claque (1972), où Dalí est coiffé de son haut-de-forme à tiroirs allégoriques ouverts, autour duquel il avait disposé des masques du visage de la Joconde en carton peint. L’Autoportrait avec Gala au miroir (1972), un lot de deux tirages estimé 3 000 euros, a servi à la réalisation du tableau Les Huit Pupilles.
La vacation se poursuit avec d’autres photographies de Dalí prises par divers photographes : Denise Bellon, Brassaï, Lucien Clergue, Jean Dieuzaide et quelques autres, sur des estimations de 300 à 4 000 euros. En préambule de la vente sont proposées quelques œuvres sur papier signées Dalí, présentées par l’expert Marc Ottavi et estimées de 1 200 à 25 000 euros. « Marc Ottavi et moi-même insistons pour dire que nous faisons un hommage à la carrière du photographe Marc Lacroix », souligne Viviane Esders. Notons que l’homme est peu connu et que la base de données Artprice ne recense qu’une seule œuvre du photographe passée en vente publique ces quinze dernières années : un portrait abstrait de Dalí adjugé 400 dollars (338 euros) le 24 mai 1992 chez Loan’s aux États-Unis. « Les œuvres ont été volontairement estimées à des prix très raisonnables pour pouvoir inciter tous les types de collectionneurs et fanatiques de Dalí, ajoute l’expert. Nous espérons bien évidemment que ces prix vont être largement dépassés. »
(1) L’exposition qui a démarré en Espagne sous le titre « Dalí-Lacroix-Gala-Le privilège de l’intime », à la Fondation Eugenio-Granell du 3 août au 26 novembre 2000.
Vente le 28 septembre à 14h30, Drouot-Richelieu, 9, rue Drouot, 75009 Paris, SVV Yann Le Mouël ; exposition : les 24, 25 et 26 septembre au cabinet Ottavi, 8, rue Rossini, 75009 Paris, tél. 01 42 46 41 91, les 27 septembre, 11h-18h, et 28 septembre, 11h-12h, à Drouot.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Dalí clichés
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €- Experts : Viviane Esders (photographies) et Marc Ottavi (dessins) - Nombre de lots : 186 - Estimation totale : 300 000 à 400 000 euros
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°220 du 9 septembre 2005, avec le titre suivant : Dalí clichés