Pour sa seconde édition (15-19 octobre), la foire DesignArt London s’agrandit et plante sa tente à Berkeley Square. Londres se mue-t-elle lentement mais sûrement en capitale du design ?
LONDRES - Force est de le constater avec l’ouverture d’une antenne de la galerie new-yorkaise Sebastian Barquet et le choix des galeries d’art contemporain Timothy Taylor (Londres), Albion (Londres) et Haunch of Venison (Londres, Zurich, Berlin, New York) de présenter respectivement Ron Arad, Ross Lovegrove et Stuart Haygarth. Nous sommes donc en plein dans la confusion – pardon, la porosité ! – entre l’art et le design. Une capillarité sur laquelle joue la foire DesignArt London, initiée l’an dernier par Patrick Perrin. N’était-ce la menace de procès de la part des organisateurs de Design Miami, la foire londonienne aurait pu éviter le mot « art », d’autant plus qu’à l’inverse du Pavillon des Tuileries, celui-ci y est absent. Une fois n’est pas coutume, les Frenchies ont donc coupé l’herbe sous le pied des Anglo-Saxons. Avec le siège Charles de Gaulle de Roger Tallon, proposé par Jousse Entreprise (Paris). Les Français parlent aux Anglais ! « Avant DesignArt London, le salon britannique n’avait jamais vu un regroupement d’une quarantaine de galeries spécialisées au niveau le plus élevé dans le XXe siècle. On vient remplir un vrai vide », observe le marchand parisien Marc-Antoine Patissier.
De nouveaux exposants
Cette année, la liste des exposants s’enrichit de Cristina Grajales (New York), Chahan (Paris) ou Mouvements Modernes (Paris) mais perd en cours de route les Parisiens Patrick Seguin et Kreo. Tout ce beau monde vient chercher de l’autre côté de la Manche des clients qui ne transitent pas toujours par la place parisienne, à commencer par les Golden Boys de la City, dont les bonus ont toutefois fondu comme neige au soleil, et les riches résidents étrangers. « Nous vendons à 70 % à Londres, souligne Julien Lombrail, codirecteur de Carpenters Workshop (Londres). Les Russes ont mis du temps à sauter le pas, mais c’est fait. Nous avons aussi vendu à deux Indiens des pièces de Reinoso et Joop van Lieshout. » La galerie prévoit les dernières créations hybrides de l’artiste Marc Quinn, blocs de marbre blanc incrustés de pierres de couleur (un côté Taj Mahal qui pourrait séduire les Indiens). Downtown (Paris) enfonce pour sa part le clou de Charlotte Perriand, déjà valorisée lors de la Biennale des Antiquaires. La Manufacture de Sèvres est aussi du voyage avec notamment une pièce de Johan Creten et un vase de Pierre Soulages. David Caméo, directeur de la manufacture, le dit bien : « La céramique est un élément intrinsèque du marché en Angleterre ».
La foire aura surtout pour tâche de relier les polarités. Car le design historique a parfois l’impression de servir de faire-valoir et de caution intellectuelle à une création contemporaine parfois indigente.
15-19 octobre, Berkeley Square, Londres, www.designartlondon.com, tlj 10h-20h.
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Contemporain et vintage
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- Tarif des stands : 550 livres sterling le m2
- Nombre de visiteurs en 2007 : 15 000
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°288 du 3 octobre 2008, avec le titre suivant : Contemporain et vintage