Un public international a contribué au vif succès de la vente de tableaux modernes de la collection Gomès et à divers amateurs, le 17 juin chez Me Briest, avec un produit totalisant 62,4 millions de francs, de très loin supérieur à l’estimation haute de 43 millions de francs. Ces résultats de haut niveau mettent le marché parisien dans l’orbite du marché américain.
PARIS. Une assistance de huit cent personnes a pris part à la dispersion très attendue du 17 juin chez Me Briest, à Drouot-Montaigne. Un collage de Picasso, L’Espagnol, Céret (1913), a remporté l’enchère la plus élevée de la part d’un client américain : 7,5 millions de francs. Mais l’événement venait surtout de la collection d’Henriette et André Gomès, galeristes actifs dans l’avant-garde depuis 1938, qui comptaient parmi leurs amis proches de nombreux artistes, dont Picasso et Balthus. Les 62 lots, comprenant un ensemble de 35 œuvres de Balthus, ont été vendus à 100 % – hormis deux Jean Hélion repris – pour une somme de 45,6 millions de francs. La moitié des acheteurs étaient américains, un quart européen et un quart français. De nombreux clients privés se sont manifestés, mais aussi l’État français avec deux préemptions : pour le Musée Picasso, Dora Maar (1941), un dessin à la mine de plomb de Picasso, à 1 million de francs, et pour la Ville de Colmar, une huile de Balthus de 1960, Cour de ferme à Chassy, à 800 000 francs. Deux collectionneurs américains de la côte Est ont manifesté un intérêt marqué pour Balthus et emporté chacun plusieurs œuvres. Les estimations ont été souvent doublées, voire quadruplées. Le Grand nu couché, un dessin de 1965, a été enlevé à 1 million de francs, et la saisissante Étude pour la chambre turque, une aquarelle de 1963, 700 000 francs. Le Grand paysage (1960), huile sur papier marouflé sur toile, a été adjugé 3,8 millions de francs à un client américain. Peintes dans le Morvan, La Ferme (1958) et Cour de ferme à Chassy (1954) ont pulvérisé les estimations avec les enchères de 3 millions et 3,2 millions de francs. Nature morte dans l’atelier (1958) à l’atmosphère silencieuse et captivante, a été adjugée 1 million de francs. Miró était représenté par des œuvres attachantes, comme L’Oiseau porte-bonheur, minuscule gouache et aquarelle de 5,5 x 6 cm, datée de 1939 et dédicacée à André Gomès, adjugée 155 000 francs ; une Peinture Objet (1931), huile et papier de verre sur panneau cloué, 700 000 francs ; une peinture sur papier de verre de 1934, 1,3 million de francs, ou La Cabane du garde-voies (1915), une huile aux tons chaleureux, 1,2 million de francs. Une huile d’Yves Tanguy, Le Fond de la tour (1933), a atteint 2,3 millions de francs, et une Composition au perroquet (1940) de Fernand Léger, gouache, fusain et lavis d’encre sur papier, 1,4 million de francs. Une console en bronze exécutée vers 1978 par Diego Giacometti, Hommage à Bœcklin, a été adjugée 1,6 million de francs, et de Victor Brauner, le Tableau de l’amour heureux (1946), 1 million de francs.
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Consécration de Balthus
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°41 du 4 juillet 1997, avec le titre suivant : Consécration de Balthus