Malgré la crise, les grandes foires resteront des rendez-vous importants pour les collectionneurs. La donne est plus incertaine côté ventes publiques.
The show must go on. Certes 2009 sera une année difficile. La plupart des acteurs du marché de l’art feront le dos rond en attendant que la tempête passe. Les maisons de ventes prévoient déjà des chiffres d’affaires réduits de moitié. Mais les foires, elles, continueront à battre leur plein puisque même dans l’œil du cyclone en décembre sur Art Basel Miami, le commerce n’y fut pas atone. « Même dans les années 1990, les galeries faisaient les foires, car il n’y avait plus personne dans les galeries », se rappelle le marchand parisien Patrice Trigano. La donne n’a guère changé aujourd’hui, et les grands rendez-vous qui jalonnent l’agenda des galeries et des collectionneurs ne vacillent pas encore sous le coup de la récession.
À Bologne, Madrid, Maastricht et Dubaï
Si la Foire de Bologne, Arte Fiera, ouvre le bal du 22 au 26 janvier, la vraie rentrée se fera à Madrid du 11 au 16 février avec l’ARCO. Celle-ci a décidé de revêtir cette année les couleurs indiennes. Un choix qui semble plus circonstancié que celui tarte-à-la-crème de la Corée en 2007, ou le pari engageant, mais finalement raté, du Brésil en 2008.
Amateurs de tableaux anciens et modernes se précipiteront du 13 au 22 mars à Maastricht, la Mecque de l’art ancien. Cette fois, le salon a choisi de combler une de ses faiblesses, la quasi-absence d’arts décoratifs du xxe siècle. La direction de la foire aménagera un espace au premier étage de la Messe pour accueillir dix marchands. Ceux qui avaient déjà réussi à pénétrer le saint des saints, comme la galerie parisienne Downtown et le Belge Philippe Denys, sont toujours de la partie. Reste à attendre la liste définitive, qui pourrait compter le spécialiste du Bauhaus Ulrich Fiedler.
Mais c’est vers l’Est, notamment du côté d’Art Dubaï (du 19 au 21 mars), que guigneront les amateurs d’art contemporain en quête d’exotisme et les marchands en attente de nouveaux marchés. Le Moyen-Orient attire les marchands français, comme Emmanuel Perrotin et Almine Rech, laquelle a préféré tenter l’aventure d’une terra incognita que participer à l’Armory Show (à New York, du 5 au 8 mars) où revient néanmoins la galerie Nathalie Obadia.
Art Paris, Art Brussels, Art Basel, Art Cologne, la Fiac…
Le printemps fait bourgeonner les foires parisiennes comme Art Paris (du 19 au 23 mars), dont la galerie 1900-2000 et Di Meo seront les grands absents cette année. Pour la première fois depuis son basculement printanier, le salon ne s’aligne pas sur le calendrier du pavillon des Arts et du Design (du 1er au 5 avril), qui donne la primeur aux arts décoratifs du xxe siècle. Ceux qui sont en quête de jeunes artistes iront fourrager du côté d’Art Brussels (du 24 au 27 avril). Dans le même temps, certains guetteront la souffreteuse Art Cologne (du 22 au 26 avril) qui n’en finit pas de promettre son aggiornamento.
Mais c’est surtout à Bâle que se tiendra du 10 au 14 juin le grand jamboree des amateurs d’art moderne et contemporain. Un événement insubmersible nonobstant les vicissitudes économiques. Sans jouer encore dans la cour des grands, la Fiac espère, elle, poursuivre son ascension du 22 au 25 octobre 2009.
Du côté de chez Christie’s et Sotheby’s
Côté ventes, les yeux seront forcément rivés sur la vente de la collection Pierre Bergé et Yves Saint Laurent les 23, 24 et 25 février 2009. Celle-ci promet non seulement d’être la dispersion de l’année, mais aussi celle du siècle, avec un produit estimé entre 200 et 300 millions d’euros et surtout quelques raretés, comme un Picasso cubiste de 1914 estimé entre 25 et 30 millions d’euros, trois tableaux de Mondrian, une paire de vases de Jean Dunand, quelques tables basses de Jean-Michel Frank, une enfilade d’Eileen Gray et une sélection de sculptures et d’émaux remarquables.
Sotheby’s France joue son atout le 26 mars avec la vente de la collection de dessins anciens de Robert Lebel, intellectuel et agitateur ami de Marcel Duchamp. En revanche, la qualité des grandes sessions de février et juin à Londres, puis mai et novembre à New York reste la grande inconnue du marché de l’art en 2009. Les auctioneers trouveront-ils une marchandise séduisante à bon prix ? L’avenir le dira.
Les grandes ventes de Sotheby’s et Christie’s, qui détiennent 70 % du marché mondial, attirent l’attention des analystes en ce qu’elles constituent des baromètres
du marché de l’art.
Où et quand ?
Les deux auctioneers organisent des ventes qui dépassent (les années fastes !) les 100 millions de dollars à Londres en février, juin et octobre, et à New York en mai
et novembre.
Quelles ventes ?
Les lots sont répartis en deux périodes bien distinctes : l’art impressionniste et moderne et l’art contemporain d’après-guerre. Les ventes n’ont pas lieu le même jour. Les ventes d’art contemporain sont souvent séparées en ventes du soir avec une trentaine de pièces importantes et en ventes de la journée, moins prestigieuses.
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°609 du 1 janvier 2009, avec le titre suivant : Collectionneurs, à vos calendriers