Collection Michel Rullier : Vente du 10 mars, Drouot, Paris, SVV Fraysse & associés

Il tourne la page sur cinquante ans d’une passion qui a démarré à 14 ans, suite à l’achat d’une targette du XVIIe siècle. Serrurerie, mortiers et petite ferronnerie constituent les grands chapitres de cette collection qui est la plus importante au monde, après celle publique du Musée Le Secq des Tournelles, à Rouen. On remarquera une clef italienne dite des doges (ill. ci-contre), en fer forgé du XVIe siècle, estimée 20 000 euros.

Sa tige polygonale, damasquinée d’argent, est ornée de croix orthogonales et de saint André superposées, et son anneau à décor de rinceaux est rehaussé d’une feuille d’or. « On ne connaît que deux autres modèles, mais en moins bon état, l’un conservé au musée Le Secq des Tournelles et l’autre au musée d’Écouen », souligne l’expert de la vente. Autre chef-d’œuvre du genre, une clef anglaise de la première moitié du XVIIIe siècle, en fer forgé sculpté et très finement ciselé, à rehauts d’or sur fond amati, aux armes du comte François-Georges de Schönborn (1682-1756), estimée 20 000 euros.

Parmi les autres fleurons de la collection, relevons une rare arbalète miniature italienne du XVIIe siècle, dite balestrin, en fer forgé et gravé de rinceaux fleuris (est. 10 000 euros) ; une serrure de maîtrise française avec sa clef à lanterne, d’époque Louis XV, en fer forgé découpé et sculpté (est. 15 000 euros) ; ou encore un coffre allemand du XVIIIe siècle, en fer forgé et sculpté, à décor de rinceaux et feuillages et d’un aigle bicéphale en relief d’applique, à mécanisme à dix-huit pênes commandés par une serrure à dôme (est. 30 000 euros).