Alors que Londres n’est plus active sur le marché des arts premiers, que les marchands spécialisés ont déserté New York où seule Sotheby’s continue d’opérer, le quartier du Sablon à Bruxelles s’affirme depuis environ cinq ans, avec Paris, comme l’un des centres majeurs dans ce domaine. En témoigne le nombre de marchands spécialisés belges, mais aussi étrangers (l’Australien Wayne Heathcote par exemple) venus s’installer aux abords de la Commission européenne. Dans ce contexte, Bruneaf, qui se tiendra du 12 au 17 juin, s’affirme comme un rendez-vous international incontournable.
BRUXELLES - Pour sa 11e édition, Bruneaf (Brussels non-European Art Fair) reste fidèle à sa formule originale consistant en des portes ouvertes dans les galeries spécialisées. Les 55 participants sont disséminés sur la place du Grand Sablon et les ruelles avoisinantes, l’un des plus beaux quartiers de Bruxelles. Les Belges ouvrent leurs galeries, tandis que les étrangers sous-louent des espaces ou s’installent dans les galeries d’autres marchands. Chaque pièce présentée au catalogue est soumise à expertise, ce qui n’est pas le cas du reste des objets proposés durant la foire qui demeurent sous la responsabilité des exposants. “C’est une foire sympathique, ouverte à toutes les bourses. On y trouve aussi bien des pièces à 5 000 francs belges (124 euros) que d’autres à plusieurs millions de francs belges”, souligne Bernard de Grunne.
La foire accueille toutes les formes d’arts non-européens qu’ils proviennent d’Afrique – la mieux représentée –, d’Asie du Sud-Est, d’Océanie, ou qu’il s’agisse d’art pré-colombien. “Bruxelles est certainement LA place pour l’art d’Afrique centrale, république démocratique du Congo en tête”, confirme le jeune marchand Patrick Mestdagh. Participent à Bruneaf la plupart des marchands belges spécialisés dont quelques-uns des plus réputés comme Bernard de Grunne qui montrera une porte de grenier indonésienne du XIXe, “Toba Batak” ; Lin et Émile Deletaille qui ont sélectionné un reliquaire Obamba (Gabon) ; Karim Grusenmeyer, très fier de sa splendide cape de mariage marocaine en pigments naturels, ou encore Pierre Dartevelle qui exposera une statuette Zimba... Mais, le Sablon et ses alentours offrent également l’occasion de rencontrer de jeunes galeristes, moins familiers des foires internationales et au talent prometteur comme Patrick Mestdagh, connu pour ses trouvailles inédites et atypiques. “Les pièces de qualité se font rares et les prix sont à la hausse”, confie le marchand qui parvient néanmoins à étonner et à surprendre avec quelques objets inattendus comme ce pendentif en nacre des îles Salomon ou cette massue de guerre de type Atakara des îles Cook (XVIIIe siècle).
Un événement incontournable
Parmi les exposants étrangers figurent les Parisiens Bernard Dulon – qui mettra en avant un sifflet rituel Sundi –, et Valluet-Ferrandin. Sept Américains feront le voyage dont James Willis et la Tambaran Gallery qui exposera notamment une statuette féminine Fang (Gabon). Cette foire, unique en son genre, réunit désormais des collectionneurs de plus en plus fidèles, belges mais aussi français, hollandais, américains, canadiens et australiens. Environ 2 500 visiteurs sont attendus, parmi lesquels la moitié d’étrangers. “Ceux qui sont intéressés bloquent leur agenda et restent parfois deux à trois jours à Bruxelles pour prendre le temps de visiter la foire, souligne Bernard de Grunne. Bruneaf est devenue un événement incontournable dans le paysage annuel, comme Bâle l’est pour l’art moderne.” Seule foire à même de rassembler 55 marchands spécialisés dans les arts premiers, le Salon d’art tribal de l’hôtel Dassault à Paris se limitant à une vingtaine de participants.
- BRUSSELS NON-EUROPEAN ART FAIR, 12-17 juin, place du Grand Sablon et ruelles environnantes, Bruxelles, 12 et 15 juin 10h30-12h30 et 14h30-21h, 13 et 14 juin 10h30-12h30 et 14h30-18h30, 16 juin 10h30-21h, 17 juin 11h-17h. Rens. : 32 2 514 02 09 ou info@bruneaf.com
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Carrefour des arts premiers
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°128 du 25 mai 2001, avec le titre suivant : Carrefour des arts premiers