BRUXELLES - Pierre Loos a marqué son arrivée à la présidence de Bruneaf (Brussels Non European Art Fair), un parcours dédié aux arts premiers, par une augmentation l’an dernier du nombre d’exposants, ouvrant la porte à quelques jeunes marchands comme Yannick Durand (Paris).
Bien que certains d’entre eux tels Laurent Dodier (Le Val-Saint-Père, Belgique) ne reviennent pas, le mouvement se poursuit avec l’arrivée de Frantz Dufour (galerie Kanem, Saint-Maur). Si Michael Hamson (Palos Verdes, Californie) a tiré sa révérence pour se limiter au Parcours des mondes parisien, d’autres jouent le grand écart. C’est le cas des Parisiens Bernard Dulon, Maine Durieu ou Renaud Vanuxem. Alain Bovis (Paris) renoue même avec le salon en présentant pour l’occasion un masque Punu ainsi qu’une sélection de pièces Dogon. « On voit à Bruneaf des collectionneurs hollandais et allemands qui ne viennent pas systématiquement ou régulièrement à Paris, remarque Maine Durieu. Les gens ont des goûts différents, plus fantaisistes, ce n’est pas pour rien que les Belges ont aimé le surréalisme. Les objets originaux fonctionnent mieux en Belgique qu’à Paris. Par exemple, à Paris, les gens ne s’intéressent pas aux grands masques Ijo, alors qu’à Bruxelles, même s’ils n’achètent pas nécessairement, ils témoignent de la curiosité. « Bruneaf est aussi un lieu d’approvisionnement pour les marchands parisiens. « Plus de la moitié des objets vendus à Bruneaf se retrouvent à Paris. Et notre salon coûte à peu près 35 % du prix du Parcours de mondes », souligne Pierre Loos. Face à la concurrence des maisons de ventes qui se taillent la part du lion, les galeries n’ont d’autres choix que de jouer la carte de l’événementiel.
Le nombre accru d’exposants depuis l’an dernier fait toutefois tiquer certains marchands. « Il me semble meilleur de privilégier la qualité sur la quantité, souligne Patrick Mestdagh (Bruxelles). Quand on dépasse cinquante marchands, on peut vite tomber dans la répétition et le remplissage. Quand on pense qu’une galerie présente une moyenne de quatre-vingts objets, cela fait avec soixante galeries un total de près de cinq mille objets. C’est physiquement impossible de voir tout en un ou deux jours. « En revanche, le choix de déplacer l’édition hivernale de Bruneaf de novembre à janvier est plébiscité. « Le public était plus sélectif et moins flâneur en janvier », se félicite Pierre Loos.
Des prix abordables
Certains participants préparent des expositions thématiques. Jo de Buck (Bruxelles) montre des animaux symboles du pouvoir, tandis que Philippe Laeremans (Bruxelles) s’attache à la tribu des Bakongo. Marc Félix (Bruxelles) propose par le biais d’une soixantaine de masques et sculptures une démonstration des différents sous-groupes de la tribu Songye. Pour sa première participation, Cécile Kerner (Bruxelles) envisage une exposition de poupées africaines sous le libellé « Idolls « , tandis que Fine Art Studio (Bruxelles) montre des photographies de l’expert en art primitif Pierre Amrouche. La majorité des participants offrent un panel large en termes de prix. Marc Félix le dit bien : « Il faut présenter des prix abordables, d’un montant de quelques milliers d’euros, pour satisfaire les jeunes collectionneurs ainsi que les anciens, lesquels sont habitués aux prix des années 1980 et non aux envolées actuelles. »
BRUNEAF
8-12 juin, quartier du Sablon, Bruxelles, tél. 32 2 541 02 09, vernissage le 8 juin 15h-21h, les 9 et 11 juin 11h-19h, le 10 juin 11h-20h, le 12 juin 11h-17h, www.bruneaf.com
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Bruneaf garde le cap
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Président : Pierre Loos
Nombre d’exposants : 60
Tarif : 1 000 euros pour la carte de membre 1 500 euros pour la page de catalogue
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°348 du 27 mai 2011, avec le titre suivant : Bruneaf garde le cap