Bouddha en schiste gris du Gandhara

L’ancienne région du Gandhara, qui correspond approximativement au nord-ouest du Pakistan et au sud de l’Afghanistan actuels, se trouvait au carrefour des routes commerciales reliant la Chine, l’Asie centrale, l’Inde et le sud de l’Europe, par lesquelles se diffusait le bouddhisme. Entre les Ier et VIIe siècles de notre ère, cette région, nourrie des cultures grecque, perse et indienne, a développé un style artistique mélangeant les influences gréco-romaines et le bouddhisme indien. C’est ici qu’apparaît la première représentation de Bouddha sous une forme humaine et non plus symbolique.

« Il s’agit vraiment d’une représentation remarquable de Bouddha, avec des détails incroyables, notamment au niveau de la belle robe plissée », souligne Edward Wilkinson, directeur international du département arts de l’Inde, de l’Himalaya et de l’Asie du Sud-Est de Bonhams. Des bouddhas du Gandhara similaires ont déjà été vendus aux enchères et « ont atteint des prix allant de 200 000 à 2 millions de dollars, principalement à New York et à Hong Kong ». En décembre 2021, un bouddha comparable a été adjugé 1,03 million d’euros chez Bonhams Hong Kong.

Ce bouddha fait partie de la collection du marchand et collectionneur Claude de Marteau, grand spécialiste des œuvres d’art du Tibet, du Népal, d’Inde et d’Asie du Sud-Est. Cette collection, montrée pour la première fois au public dans son intégralité, renferme un ensemble unique d’œuvres d’art de ces régions, balayant 1 500 ans de création. Quatre ventes seront nécessaires pour en disperser les 400 trésors, estimés à plus de 10 millions d’euros. La première partie comporte 65 lots pour une estimation basse de 2,5 millions.