Les tableaux et dessins anciens rassemblés par Éric Turquin et Bruno de Bayser pour le compte de Finacor, un fonds d’investissement spécialisé de la BNP, ont été dispersés en janvier par Christie’s à New York. Nombre d’entre eux, achetés au prix fort entre 1989 et 1991, ont enregistré d’importantes moins-values.
NEW YORK. Les tableaux ont connu des résultats très mitigés : le Jeune prince en costume perse de Pierre Subleyras, parti à 717 000 dollars (4,1 millions de francs), a tout juste dépassé son prix de vente de 1990 chez Christie’s, qui l’avait adjugé à Colnaghi pour 612 211 dollars. De même, la superbe Assomption de la Vierge par François Lemoyne, acquise chez Ader-Picard-Tajan pour 7 millions de francs en 1989, a été vendue au marchand-collectionneur Alexis Gregory à un prix d’ami de 240 000 dollars (1,4 million de francs). Le Fonds a réalisé une meilleure affaire avec La fantaisie égyptienne d’Hubert Robert. Acquise 85 000 dollars chez Sotheby’s à New York en 1980, elle est partie à plus d’un million de dollars, battant ainsi un nouveau record. “Les investisseurs ont perdu au moins 20 à 30 % par rapport à leur investissement de départ, reconnaît Éric Turquin. Nous avons vendu trop tôt après avoir acheté à un moment où les prix étaient à leur sommet. Nous avions anticipé des chutes mais pas envisagé une telle dégringolade. Nous regrettons aussi de ne pas avoir acheté davantage dans des collections privées. Les œuvres qui bénéficient d’une certaine virginité, comme le tableau d’Hubert Robert qui était inconnu du marché, ont véritablement explosé”.
Des pertes élevées
Les dessins anciens achetés par Bruno de Bayser pour Finacor ont enregistré des résultats encore plus consternants. Les vingt feuilles de Zuccaro adjugées 1,7 million de dollars le 23 janvier au profit du Getty Museum avaient été achetées 2,5 millions de dollars en 1990. Le Portrait de Joseph-Nicolas Barbeau Dubarran par David, parti à 376 000 dollars avec les frais (2,1 millions de francs), avait été acquis 3,4 millions de francs. Un Portrait d’homme par Chassériau, payé 1,9 million de francs en 1989, s’est vendu 57 500 dollars frais compris (333 000 francs). “Le marché a beaucoup baissé, explique Bruno de Bayser. Il est encore plus étroit qu’en 1989-1990. La clientèle a fondu comme neige au soleil. Si c’était à refaire, je demanderais plus de souplesse et une plus longue durée pour constituer la collection”.
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BNP Arts en chute libre
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°77 du 19 février 1999, avec le titre suivant : BNP Arts en chute libre