L’instabilité de l’économie mondiale a pesé sur les résultats de la Semaine asiatique organisée du 15 au 19 septembre à New York, qui n’a pas rencontré le succès de son homologue du printemps. Cet échec s’explique aussi par le caractère un peu terne de ces ventes.
NEW YORK (de notre correspondante) - L’incertitude qui règne à Wall Street et les turbulences économiques en Asie ont affecté les résultats des ventes de la Semaine d’art asiatique, qui ont été mitigés tant chez Christie’s que chez Sotheby’s. La vacation de peinture et de calligraphie chinoises organisée par Christie’s le 15 septembre, dont l’estimation était de 2,9 à 3,8 millions de dollars, n’a rapporté que 940 040 dollars (5,2 millions de francs) pour 37 % de lots vendus. Cinq des dix objets les plus intéressants – parmi lesquels un rouleau en parchemin de Bada Shanren, Crabe et roseaux, parti à 167 500 dollars – ont été achetés par des particuliers taiwanais. Résultats très décevants chez Sotheby’s également, en particulier pour les peintures chinoises, seuls 36 % des lots ayant été adjugés pour un total de 293 762 dollars (1,6 million de francs).
Du fait des difficultés monétaires, plus de 50 % des clients de Hong Kong, de Taiwan, du Japon et de Singapour ont boudé la manifestation, signale Carlton Rochell, directeur du département des Arts asiatiques de Sotheby’s. Mais tout le marché n’a pas été affecté par ces mauvais résultats. Le lendemain, chez Christie’s, la vente “Demeures élégantes : mobilier et œuvres classiques de Chine” a produit 2,6 millions de dollars (14,5 millions de francs). Le marchand londonien Giuseppe Eskenazi a emporté six des meilleurs lots, dont un lit à baldaquin à quatre colonnes de Huanghuali, fin du XVIe-début du XVIIe siècle, adjugé 354 500 dollars. Les résultats ont été particulièrement inégaux pour les objets d’art indien et de l’Asie du Sud-Est. À la suite du record établi par Sotheby’s en mars dernier avec une enchère de 6,9 millions de dollars, Christie’s a décidé d’entrer en lice. Sa vente a réalisé un chiffre d’affaires de 3,2 millions de dollars (17,9 millions de francs), au lieu des 5,3 millions espérés. De son côté, Sotheby’s a totalisé 3,8 millions de dollars de produit (21,2 millions de francs). La pièce maîtresse était un bouddha du Népal en bronze doré, qui a été adjugé au prix record de 508 500 dollars.
La vacation d’art chinois de Sotheby’s n’a pas été affectée par les incertitudes économiques : ainsi, un rare et magnifique vase meiping en céramique incisée de Cizhou a atteint 530 500 dollars.
Ces tendances pourraient être infirmées par les ventes organisées fin octobre à Hong Kong et à la mi-novembre à Londres, qui permettront de prendre le pouls du marché.
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Blues à New York
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°68 du 9 octobre 1998, avec le titre suivant : Blues à New York