Beaux résultats pour les pièces signées des plus grands créateurs.
PARIS - Après quelques saisons molles, le marché de l’Art déco reprend des couleurs. L’écart des résultats et des prix s’accentue entre le meuble ou l’objet rare signé d’un grand nom et le moyen de gamme. Tel est le bilan de la série des ventes parisiennes où les plus prestigieuses pièces ont été emportées par des particuliers. « L’année s’est bien passée pour l’Art déco en France, beaucoup plus que ne laisse supposer la morosité ambiante dans les galeries. Beaucoup de choses intéressantes étaient proposées sur le marché », lance l’expert Félix Marcilhac pour sa première vente avec François Tajan dans l’écurie d’Artcurial le 22 novembre. Une série de pièces d’Armand Albert Rateau figurent parmi les meilleures enchères : un guéridon en bronze vendu au-dessus de son estimation pour 585 215 euros ; deux lampes de table en bronze et albâtre adjugées 123 320 euros chacune ; deux paires d’appliques en bronze doré parties à 135 650 et 110 990 euros, ou encore trois paires de poignées de porte rondes à 17 880 euros. Notons aussi de beaux prix pour une table basse en palissandre et
acajou de Ruhlmann envolée à 505 170 euros (cinq fois l’estimation) et une lampe de table en métal argenté signée Gustave Miklos. Celle-ci comprenait une sculpture en ivoire de Jacques Lipchitz, pièce unique emportée pour 168 950 euros.
Dominique à l’honneur
À Drouot, le 21 novembre, sous la bannière de la SVV Camard, ont été enregistrées des enchères records pour un spectaculaire vase en dinanderie patiné noir créé par Jean Dunand. L’objet a rejoint pour un peu plus de 1 million d’euros la collection d’un particulier européen, qui s’était aussi porté acquéreur d’une paire de chaises « à la sirène » d’Eileen Gray au printemps, et de Nu de femme, une sculpture de 204 cm en lakarmé mordoré des frères Martel partie à hauteur de 315 330 euros. La SVV Tajan a également tiré son épingle du jeu le 30 novembre avec un bar gainé de parchemin par Dupré-Lafon vendu 213 570 euros ; un paravent en laque de Chine signé Gaston Suisse et adjugé 190 700 euros ; une enfilade gainée de galuchat par Jacques Adnet partie pour 135 655 euros, ou encore un exceptionnel panneau laqué en bois par Jean Lambert-Rucki et Jean Dunand cédé pour 172 650 euros. Enfin, le 1er décembre chez Christie’s, du mobilier de qualité de Dominique était à l’honneur : deux armoires en galuchat provenant de l’ancienne collection Jean Walter, estimées 8 000 euros pièce, sont respectivement montées jusqu’à 108 000 et 102 000 euros, tandis qu’avec 126 000 euros un guéridon circulaire de 1931 battait le record du monde pour une pièce de Dominique qui, selon Cécile Verdier, « n’est pas encore à son vrai prix ».
Artcurial p Résultat : 4,5 millions d’euros p Expert : Félix Marcilhac p Lots vendus : 55 % p En valeur : 95 % SVV Camard - Résultat : 2,29 millions d’euros - Spécialiste : Jean-Marcel Camard - Lots vendus : 59 % - En valeur : 75 % SVV Tajan - Résultat : 1,95 million d’euros - Expert : Jean-Jacques Wattel - Lots vendus : 66 % - En valeur : 71 % Christie’s - Résultat : 1,5 million d’euros - Spécialistes : Sonja Ganne et Cécile Verdier - Lots vendus : 68 % - En valeur : 86 %
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°227 du 16 décembre 2005, avec le titre suivant : Bilan positif