La Biennale de Florence retrouve ses fastes d’antan au palais Corsini.
Elle nous fait découvrir du 26 septembre au 5 octobre un panorama du marché de l’art ancien principalement italien, agrémenté de quelques grosses pointures internationales.
FLORENCE - La XXIIIe Foire internationale des antiquaires de Florence ouvre ses portes le 26 septembre au palais Corsini. Ce bâtiment aux fastes baroques, toujours habité par les descendants de Lorenzo Corsini – lequel fut pape en 1730 sous le nom de Clément XII –, abrite la Biennale depuis 1997. Dans ce cadre magnifique décoré avec brio par Pier Luigi Pizzi, qui a notamment orné chaque stand d’une porte cochère, la manifestation semble retrouver son éclat d’antan. En effet, fondée en 1959 par les antiquaires florentins Mario et Giuseppe Bellini, la Biennale de Florence, à l’origine logée dans les prestigieux salons du palais Strozzi, était à l’époque l’exposition internationale la plus ancienne et la plus courue en Europe avec la Biennale de Paris. Les exposants durent toutefois quitter ce lieu magique en 1993, le palais Strozzi ayant changé de propriétaire et de destination.
Cette interruption a été préjudiciable à la manifestation, déjà en perte de vitesse depuis quelques années, de nombreux grands antiquaires internationaux ayant déserté le rendez-vous florentin. “Il y a eu des années où plus de la moitié des exposants était florentins”, se souvient avec amertume Mario Bellini, qui a également quitté le navire. Heureusement, la tendance est en train de s’inverser. Les organisateurs n’ont eu d’autre choix que de faire venir davantage de professionnels italiens. Cette année, la manifestation, plus sélective, compte 21 marchands florentins, quelque 50 autres antiquaires italiens et une dizaine de bons professionnels étrangers comme les New-Yorkais Adam Williams Fine Art et Pandora Old Masters ou les galeries londoniennes Trinity Fine Art, Hall & Knight et Jean-Luc Baroni. La Biennale, réputée pour ses sections d’art italien “Peinture primitive”, “Mobilier et Objets haute époque et Renaissance”, accueille en outre trois exposants français de renom. Les antiquaires Charles Ratton et Guy Ladrière présenteront une Vénus nue sur un monstre marin en marbre blanc par Antonio Tarsia ; la galerie Canesso, spécialisée dans les maîtres de la peinture italienne, exposera notamment Le Petit Saint Jean – une huile remarquable du XVIIe siècle de Guido Cagnacci –, et le marchand parisien Georges de Jonckheere, attaché à la manifestation depuis trente ans, retrouvera sa “clientèle italienne très avertie de la peinture flamande”. “Nous avons généré beaucoup d’amateurs en Italie. Les Italiens s’intéressent à l’art ancien, pas seulement à l’art italien. Les échanges étaient nombreux au XVIIe siècle entre Gènes et Anvers. Et les artistes flamands voyageaient en Italie”, précise-t-il.
Dans l’écrin adéquat de l’historique palais Corsini, la Biennale de Florence devrait à nouveau faire parler d’elle. D’ailleurs, plusieurs antiquaires italiens et étrangers se sont d’ores et déjà inscrits pour l’édition 2005.
Du 26 septembre au 5 octobre, Palais Corsini, via del Parione 11, Florence, tél. 39 055 282635, tlj 10h-20h30.
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Biennale à l’Italienne
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°177 du 26 septembre 2003, avec le titre suivant : Biennale à l’Italienne