Monaco attire tous les regards en cette fin de saison, avec d’importantes ventes de meubles et d’objets d’art français du XVIIIe siècle, tandis que Drouot affiche peu de vacations prestigieuses mais nombre de petites ventes sympathiques.
PARIS - C’est un mobilier français XVIIIe siècle de qualité irréprochable, mais parfois d’un ennui tout aussi considérable, que Sotheby’s et Christie’s mettront en vente le 1er juillet à Monaco. Les quarante-cinq lots qui ouvrent la vente de Sotheby’s – dont un mobilier de salon Empire, une console en bois doré, des bergères et petits fauteuils Louis XVI, un bureau plat Régence – proviennent de l’hôtel particulier parisien de la famille de banquiers suisses Gutzwiller et dégagent un air de respectable banalité.
On trouvera la grande qualité et l’invention ailleurs dans la vacation, avec notamment cette pendule sur gaine en marqueterie Boulle Louis XV attribuée à Jean-Pierre Latz, estimée entre 1 et 1,5 million de francs, ou une paire d’aiguières en porcelaine céladon à monture de bronze doré Louis XV, estimé entre 1,5 et 2 millions de francs.
Un intérieur bourgeois français
L’ameublement de l’appartement – au 20, avenue Foch – de l’homme d’affaires Robert Kahn Sriber et son épouse, qui avaient fait don de La Nuit étoilée de Van Gogh au Musée d’Orsay et dont 97 tableaux devaient être mis en vente chez Christie’s à Londres les 26 et 27 juin, sera vendu le 1er juillet à Monaco par cette même maison, et montre un penchant presque aussi prononcé que celui de l’hôtel particulier Gutzwiller pour le bon goût convenu.
À noter toutefois un mobilier de salon Louis XVI estampillé "G. Iacob", estimé 2 à 3 millions de francs, une exceptionnelle paire de vases jardinières en Delft polychrome par Pieter Adriaanson Koeks, estimée 1 à 1,5 million de francs, une pendule Boulle époque Régence, estimée 2 à 3 millions de francs et, rare note de fantaisie dans un intérieur bourgeois français, une douzaine de coupes en cristal, allemandes, anglaises, italiennes et polonaises, du XVIe au XIXe siècle.
Exception qui confirme la règle selon laquelle Drouot vide ses fonds de tiroirs en juillet, Me Jean-Louis Picard mettra en vente, sur place, les 8 et 9 juillet, de beaux tableaux et mobilier haute époque garnissant "La Roseraie", une élégante demeure d’Uzès dans le Gard : une paire de coffres lombards "cassone", fin XVIe siècle, sur des pieds griffes et sculptés d’armoiries, estimée entre 40 000 et 50 000 francs, une commode scriban de Venise, XVIIIe siècle, entre 100 000 et 150 000 francs et une armoire en noyer parqueté de Franche-Comté, fin XVIIe siècle, entre 45 000 et 50 000 francs.
Me Jacques Tajan annonce également des ventes conséquentes, notamment une dispersion d’art d’Extrême-Orient les 4 et 5 juillet, une vacation d’objets d’art et d’ameublement XVIIIe et XIXe siècles, sans catalogue, dirigée par Me Emmanuel Langlade le 4 juillet, de l’art islamique le 6 juillet, et des livres anciens et modernes les 10 et 11 juillet.
Une version sur la cinquantaine répertoriées de La trappe aux oiseaux, de Pierre Brueghel II le Jeune, figurera dans la vente de mobilier, objets d’art et tableaux anciens organisée le 6 juillet par Me Marc-Arthur Kohn, estimée entre 1,5 et 1,8 million de francs. Beaucoup plus rare, Le Massacre des Innocents, du même artiste, devait être proposé le 30 juin chez Christie’s à Monaco, estimé entre 5 et 7 millions de francs.
Une moule géante noire irisée chez Me Loudmer
Entre une "moule géante noire irisée à décor aquatique éclairant", estimée entre 1 500 et 2 000 francs, et des "salières formant gondole à décor de cigales", estimées entre 250 et 350 francs, Me Guy Loudmer s’adonne au kitsch. Le 10 juillet, le commissaire-priseur dispersera une centaine de pièces de céramique polychrome vernissée, principalement de Vallauris et de Monaco, entre 1950 et 1970, soit, en termes moins techniques, des souvenirs de bord de mer. Le catalogue parle élégamment de "sujets souvent aquatiques... le plus souvent formant lampe à décor éclairant, cendrier, coupes, vases."
Une collection de couteaux, principalement pliants du XVIIe au XXe siècle, français et étrangers, depuis le canif à une lame à 100 francs aux couteaux à fruits XVIIIe siècle estimés entre 1 500 et 3 000 francs, en passant par toutes sortes de Laguioles et autres Opinels, sera vendue le 6 juillet par Me Rémi Ader.
Le même jour, Me Laurence Calmels organise une vente d’estampes signées Chagall, Combas, Chaissac, Hartung... estimées entre 500 et 8 000 francs, des œuvres sur papier de Max Jacob, Othon Friesz, Steinlen, Larionov, et des huiles, notamment d’Arroyo, Rebeyrolle, Guyomard et Lucebert, estimées entre 10 000 et 25 000 francs.
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°16 du 1 juillet 1995, avec le titre suivant : Avant la fermeture estivale