Une commode XVIIIe a été adjugée 3,9 millions d’euros chez Sotheby’s.
PARIS - Un ensemble de mobilier hors du commun était présenté à la galerie Charpentier chez Sotheby’s le 16 octobre, à Paris. Tous les professionnels parisiens avaient fait le déplacement pour voir les pépites dénichées par la maison de ventes, provenant de plusieurs sources. Rarement une vente n’atteint cette qualité sur le marché. Estimés 6 à 8 millions d’euros, les 151 lots vendus sur les 231 présentés ont totalisé 10,2 millions d’euros. Les amateurs, tout en restant sélectifs, se sont enflammés sur des pièces exceptionnelles. « À l’heure où les projecteurs se tournent vers l’art contemporain, nous sommes fiers d’avoir remis les arts décoratifs du XVIIIe sur le devant de la scène », déclare Brice Foisil, directeur du département Mobilier. Le lot vedette est de loin une commode en console, vers 1767-1768, estampillée Riesener, ardemment disputée par cinq acheteurs au téléphone. Estimée 1,2 à 1,6 million d’euros, elle est montée à 3,9 millions d’euros, réalisant de surcroît le plus haut prix de Sotheby’s à la galerie Charpentier depuis l’ouverture du marché de l’art français en 2001. Ce meuble avait été acheté chez l’antiquaire parisien Jean Lupu en 1975, « pour 700 000 francs, à crédit. L’acheteur était un véritable amateur », se souvient le marchand. Le 15 juin 1996, à Monaco, chez Sotheby’s, la sœur jumelle de cette console, aujourd’hui dans la collection Riahi, s’était vendue un peu plus d’un million d’euros.
La deuxième enchère est revenue à une rare commode d’époque Régence, vers 1725-1730, estampillée Noël Gérard, adjugée 849 850 euros, quasiment au triple de son estimation haute. Plusieurs pièces russes ont éveillé le marché tel un rare guéridon en lapis-lazuli, vers 1830-1850, offert par le tsar Alexandre II en 1856 au 8e prince de Ligne, parti à 547 450 euros au double de son estimation ; une paire de vases couverts en granit oriental, à monture de bronze doré, d’époque Louis XVI, provenant de l’ancienne collection Demidoff, adjugée 216 250 euros et une pendule borne en lapis-lazuli et bronze doré, vers 1830, emportée 120 250 euros. La statuaire a aussi réalisé un des plus forts prix de la vente avec la Vénus Noire, travail franco-flamand, vers 1580, qui a doublé son estimation sur une enchère de 468 250 euros, soit un record pour un bronze du XVIe siècle.
- Experts : Brice Foisil, Pierre-François Dayot et Patrick Leperlier (Mobilier et Objets d’Art), Ulrike Goetz (sculptures) - Estimation : 6 millions d’euros - Résultat : 10,2 millions d’euros - Nombre de lots vendus/invendus : 151/80 - Lots vendus : 65,4 %
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Au faîte
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°268 du 2 novembre 2007, avec le titre suivant : Au faîte