PARIS
PARIS [23.10.17] - Avenue Hoche, à Paris, la jeune foire Asia Now, organisée en marge de la Fiac, donne à voir la diversité des propositions artistiques du continent asiatique.
Il est un signe qui ne trompe pas lorsqu'on visite une foire le lendemain de son ouverture : les marchands qui déballent des œuvres pour les accrocher à l'emplacement de celles qui ont déjà été emportées par leurs acheteurs. C'était le cas à Asia Now, foire d'art asiatique à Paris organisée en marge de la Fiac, où certains galeristes eurent à repenser leur accrochage à plusieurs reprises.
Pour sa troisième édition, l'événement attire, dans cet hôtel particulier situé avenue Hoche à deux pas du parc Monceau, les collectionneurs français et étrangers, petits et grands (y compris le Suisse Uli Sigg, dont une partie de la collection d'art contemporain chinois, l'une des plus importantes au monde, sera accueillie l'an prochain dans le musée M à Hong Kong). Trente-trois galeries ont répondu à l'appel, dont un bon quart de galeries françaises (parmi lesquelles Sator, RX, Maria Lund, VNH, Magda Danysz), trois belges, huit chinoises, sept sud-coréennes, trois de Singapour - on notera l'absence de galeries japonaises, vietnamiennes ou issues du sous-continent indien.
Selon Alexandra Fain, sa directrice, « il manquait à Paris, et en Europe, un événement qui permette de montrer ce qui se passe sur le continent. Il n'y a pas d'équivalent d'Asia Now en dehors de l'Asie, alors que l'on voit la multiplication des foires d'art contemporain africain, par exemple, comme 1:54 à Londres ou AKAA à Paris. Nous réfléchissons d'ailleurs à nous exporter dans d'autres pays, notamment sous la forme de foires pop-up d'Asia Now ». Réunir des artistes issus de contextes très divers sous une bannière continentale a-t-il cependant un sens, à l'heure où les artistes voyagent de plus en plus ? « Nous avons conscience de la diversité des scènes asiatiques, répond Alexandra Fain. La foire se déploie plutôt en fenêtres d'expositions, en tribunes, selon des projets minutieusement choisis ».
Ainsi une plateforme coréenne permet-elle de découvrir de jeunes artistes de Corée du Sud, comme Shoi, issue des Beaux-Arts de Paris, dont la galerie Maria Lund présente de réjouissantes céramiques féministes aux accents miyazakiens (entre 1 000 et 3 000 euros, elles ont presque toutes été vendues), ou Hayoun Kwon, représentée par la galerie Sator, qui évoque la zone démilitarisée entre les deux Corées dans un film d'animation pour casque de réalité virtuelle (disponible pour 15 000 euros). La plateforme permet aussi, avec le concours de l'équipe curatoriale de la Biennale de Busan 2018, de saluer des figures historiques peu connues en Europe comme Jooyoung Kim, artiste de la performance dont est présentée ici la vidéo du Nomade Project. La galerie de Séoul The Columns présente par ailleurs des artistes actifs depuis les années 1960 comme Lee Ufan, tandis que chez SU: on s'arrête devant les peintures à l'humour absurde de Joseph Choi, artiste coréen établi à Paris.
Plus nombreux sont les artistes chinois. Parmi eux on remarquera le travail filmique et photographique particulièrement léché d'un jeune artiste né en 1990, Tang Chao, en particulier lorsqu'il suit deux policiers en maraude dans la nuit multicolore. De manière plus inattendue, c'est du côté des artistes philippins qu'on trouve de bonnes surprises. Ainsi avec les peintures de vêtements hyperréalistes de Marina Cruz, représentée par la galerie berlinoise A3, ou sur le stand de la galerie The Drawing Room, basée dans la banlieue de Manille, qui montre une tenture inspirée des peintures cache-misère des Philippines par Issay Rodriguez, artiste présentée par Christine Macel à la dernière Biennale de Venise. On notera également les peintures totémiques du Malais Haffendi Anuar, chez Richard Koh (Kuala Lumpur), et côté artistes japonais, c'est chez Pierre-Yves Caër qu'il faut se rendre, notamment pour y voir les photos d'habits fantômes de Yuki Onodera. Avant d'aller découvrir son exposition personnelle dans l'espace que le galeriste, ancien comptable expatrié au Japon et fou d'art japonais, vient tout juste d'ouvrir rue Notre-Dame-de-Nazareth, à Paris.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Asia Now prouve le dynamisme d'une scène asiatique plurielle
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Information
Le site Internet d'Asia Now
Légende Photo :
Céramique de Shoi sur le stand de la galerie Maria Lund, Asia Now 2017 - Photo Magali Lesauvage