Organisée du 7 au 9 novembre, la foire d’art contemporain de Turin promet un grand bon qualitatif.
TURIN - Programmation vidéo axée sur les phénomènes paranormaux, Torino Triennale, courts-métrages d’animation chinois et indonésiens, concert de Jamie Shovlin sur la rampe du Lingotto Fiere… La foire Artissima et la ville de Turin se mettent en quatre pour séduire les collectionneurs blasés, épuisés ou inquiets. Berlin a beau faire rêver artistes et galeries, cette année, la capitale du Piémont sera « the place to be ». En témoigne l’arrivée du Parisien Frank Elbaz, transfuge de la foire Art Forum Berlin qui se concentre sur Meredyth Sparks, Gyan Panchal et Wallace Berman. Même mouvement de la part de Jocelyn Wolff (Paris), qui jusqu’alors avait plutôt construit son réseau outre-Rhin. Cette édition accueille aussi Chantal Crousel (Paris), de retour après cinq ans d’interruption. « Nous avions arrêté car il était difficile de vendre aux Italiens. Tout d’un coup Frieze et Art Basel Miami Beach sont nés et nous avons pensé qu’il fallait passer à autre chose, indique Niklas Svennung, codirecteur de la galerie. Mais nous avons beaucoup vendu dernièrement aux Italiens. » Celui-ci mettra surtout l’accent sur les plus jeunes artistes de son programme tels Claire Fontaine et Reena Spaulings. Xippas (Paris-Athènes) fait lui aussi son retour avec Céleste Boursier-Mougenot et Takis. Mais qu’on ne se méprenne pas ! Les collectionneurs italiens sont encore longs à la détente. « Ils sont très puissants, mais renfermés sur eux-mêmes. La première année, nous ne leur avons rien vendu, l’an dernier seulement une pièce, mais il y a un passage institutionnel comparable à celle de la Liste [la foire off de Bâle] », indique Andreas Lange, de la galerie Schleicher-Lange (Paris). Les tarifs globalement modiques ont aussi séduit les Parisiens Balice Hertling et Lucile Corty, cette dernière se concentrant sur Étienne Chambaud et Yngve Holen.
Le grand nettoyage entrepris l’an dernier par le nouveau directeur, Andrea Bellini, n’a toutefois pas fait que des heureux. On lui a notamment reproché de ne pas assez valoriser les artistes transalpins et a contrario de donner la primeur aux enseignes américaines. « Le lieu de provenance de l’artiste ne constitue pour moi qu’un détail biographique, se défend Andrea Bellini. L’année dernière, les artistes italiens étaient d’ailleurs largement représentés à Artissima. Ceux qui s’attendent à ce que je mène une bataille syndicale pour une plus grande représentation des artistes italiens à l’étranger font fausse route. La qualité se promeut d’elle-même. » Des propos qui ne l’ont pas empêché de lancer « Italian Wave », un concours national adressé aux jeunes artistes qui ne sont pas encore représentés par une galerie.
ARTISSIMA, 7-9 novembre, Lingotto Fiere, Turin, www.artissima.it, tlj 11h-20h.
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Artissima bellissima
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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°290 du 31 octobre 2008, avec le titre suivant : Artissima bellissima