Le marché ne cesse de progresser et l’ouverture au Louvre de salles consacrées à ce qu’on appelle aussi les arts primitifs, est en quelque sorte la consécration de cet engouement (L’Œil n°515). Paris demeure l’une des plaques tournantes du marché de l’art africain et océanien, comme en témoigne la vente organisée en mai dernier par l’étude Ricqlès avec le concours d’Alain de Monbrison et qui a dépassé les 10 millions de francs. C’est à Paris que se trouvent nombre de collectionneurs et certains des meilleurs marchands du monde. Ce n’est donc pas étonnant que ce soit à Paris que se tienne pour la troisième année le Salon d’Art tribal. Que vont donc découvrir les 12 000 visiteurs attendus cette année, dans l’Hôtel Marcel Dassault au Rond Point des Champs-Élysées ? L’African Muse Gallery, qui a la particularité de présenter simultanément des œuvres d’art primitif et un choix d’artistes contemporains représente parfaitement les attentes de certains collectionneurs d’art contemporain qui, dans le sillage de Braque, Picasso ou Warhol, se sont pris également de passion pour les arts africains. La galerie de Luc Berthier présente donc, entre autres, une canne de champion Sénoufo, population d’agriculteurs couvrant le sud du Mali et du Burkina Faso ainsi que le nord de la Côte d’Ivoire. Cette canne du début du XXe siècle est ornée d’un couple, l’homme pose sa main sur le sexe de son épouse qui enlace les épaules de son mari, symbole de fertilité et de pérennité des relations du couple qui sont essentielles pour le maintien de l’équilibre social. Cette canne est offerte au meilleur des agriculteurs lors de fêtes marquant la fin des récoltes. C’est une autre culture de Côte d’Ivoire que présente la galerie Maine Durieu avec un bel ensemble de sculptures et d’objets rituels Baoulé. Les masques restent cependant les pièces symboles de l’art tribal. Ils ont largement dépassé leurs estimations lors des dernières ventes. Les visiteurs ne seront pas en reste avec, notamment, ce masque Ges du nord de la nouvelle-Irlande présenté par la galerie Dulon et datant du XIXe siècle. L’emploi de fibres végétales confère toute son expression à cette pièce estimée 220 000 francs. Une sculpture similaire vient de rentrer au Louvre. Au salon d’Art tribal, on remarquera cependant l’absence d’Alain de Monbrison... mais on peut le retrouver à la Biennale des Antiquaires qui s’ouvre le même jour à quelques pas de là.
PARIS, Hôtel Dassault, 15-19 septembre.
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Art tribal, an III
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°519 du 1 septembre 2000, avec le titre suivant : Art tribal, an III