La 21e édition de la foire néerlandaise a tenu ses promesses en privilégiant les découvertes. Les acheteurs ont été une nouvelle fois au rendez-vous.
Rotterdam. Si les collectionneurs et professionnels les plus investis se plaignent régulièrement de la « fair fatigue » (sorte de lassitude à l’égard du nombre trop important de foires), tant les grands rendez-vous procurent un sentiment de déjà-vu, ce n’est pas le cas d’Art Rotterdam. Installée dans la Van Nellefabriek, ancienne usine classée au patrimoine mondial de l’Unesco, la foire d’art contemporain qui s’est tenue du 6 au 9 février signait une belle édition, avec une sélection d’artistes pour la plupart jeunes, et/ou peu, voire pas identifiés au sein du marché de l’art.
Art Rotterdam jouait la carte locale puisqu’elle rassemblait une centaine d’exposants, majoritairement néerlandais (70 %), dont les poids lourds du royaume à l’instar de Stigter Van Doesburg (Amsterdam) et Grimm (Amsterdam, New York). « La qualité est particulièrement élevée, car les plus belles galeries du pays se déplacent, soulignait Ellen de Bruijne (Ellen de Bruijne Projects, Amsterdam). Je viens ici avec mes jeunes artistes pour les introduire, cela va dans le sens de la foire, qui présente beaucoup de nouveautés. » On y fait donc des découvertes, à des prix intéressants, comme, sur le stand de cette dernière, les masques du Mexicain Mauricio Limón de León, dont l’artiste se sert également dans ses performances en tant que symbole de protestation (6 000 euros).
Quelques allées plus loin, la Upstream Gallery (Amsterdam) avait consacré son stand aux créations post-Internet ; on pouvait y voir une huile sur toile de Dennis Rudolph, très classique au premier abord mais qui devenait une sculpture en 3D sur l’écran du téléphone, via une application (2 500 euros).
Le secteur « New Art », alloué aux plus jeunes galeries, est la section la plus internationale. Conçue cette année par le commissaire d’exposition brésilien Tiago de Abreu Pinto, la scénographie était particulièrement bien pensée avec des œuvres accrochées à un niveau plus bas que d’ordinaire, offrant une certaine intimité. Le secteur ici n’était pas cloisonné, le visiteur y déambulait comme dans un labyrinthe. Sur le stand de la jeune galerie Double V Gallery (Marseille), on y découvrait le jardin d’hiver de l’artiste allemand résidant à Amsterdam B. D. Graft. « Nous proposons des petits prix, entre 950 et 3 500 euros, et nous avons cédé la moitié du stand en trois heures », expliquait son directeur Nicolas Veidig-Favarel.
La manifestation peut se targuer d’avoir attiré cette année 27 500 visiteurs, qui plus est au profil acheteur. « Le salon est très suivi, très fréquenté. Le vernissage a battu son plein et il y a du monde tous les jours, y compris le jeudi et le vendredi qui sont généralement les jours les plus creux dans les foires. La foire est adaptée au porte-monnaie néerlandais, ils achètent tous et beaucoup, pour des montants raisonnables », commentait Alexis Rastel, directeur de la Archiraar Gallery (Bruxelles).
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Art Rotterdam, une foire locale et florissante
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°539 du 14 février 2020, avec le titre suivant : Art Rotterdam, une foire locale et florissante