Art Basel Miami Beach

Le paysage mondial des foires d’art moderne et contemporain risque de sortir bouleversé avec la tenue, du 5 au 8 décembre, de la première édition de “Art Basel Miami Beach”. Certes, il s’agit d’un pari audacieux pour les organisateurs du salon bâlois – considéré comme la meilleure manifestation internationale dans le domaine – que de lancer une seconde foire sur le sol américain. Les enjeux sont de taille puisque, si les collectionneurs répondent présents – et ce malgré la crise économique et morale qui frappe actuellement le continent américain dans son ensemble, du nord au sud –, Samuel Keller et son équipe pourront se targuer d’une hégémonie tant en Europe qu’aux États-Unis.
Art Basel Miami Beach s’ouvre d’ailleurs à point nommé dans un pays où la Foire de Chicago semble poursuivre un inexorable déclin, où l’Armory Show, à New York, est encore loin d’être le meilleur salon du monde, et où d’autres initiatives locales n’ont jamais réussi à atteindre un haut niveau international. Les Bâlois ont toutes les cartes en main : un fort potentiel de confiance, un professionnalisme de haut vol, une capacité inégalée à innover, des appuis tant au niveau des galeries que des collectionneurs et, dès décembre, la chance de pouvoir compter sur deux foires qui rythmeront l’année à six mois d’intervalle. Le choix de Miami n’est d’ailleurs pas le fruit du hasard, même si la ville paillettes paraît aux antipodes de “Bâle la protestante”. Pourtant, tout comme cette dernière, la cité balnéaire de Floride n’est pas une capitale artistique comme peuvent l’être New York ou Paris, ce qui semble être un atout pour les foires. Alors, les Bâlois maîtres incontestés des foires d’art moderne et contemporain... ? Rendez-vous du 5 au 8 décembre, à Miami, pour un début de réponse.