Avec ses formes élégamment étirées et ses arabesques, mêlées parfois à des motifs gothiques ou même Renaissance, l’argenterie européenne orientaliste du XIXe siècle témoigne du génie de son époque pour le mélange des genres décoratifs. Cette argenterie est le sujet d’une exposition organisée par le marchand britannique David Allan à la galerie Berko, au Louvre des Antiquaires.
Le goût pour l’orientalisme dans les arts décoratifs commença en France avec la campagne d’Égypte de Napoléon et continua grâce à de nombreux artistes, des photographes comme Bonfils, des écrivains comme Lamartine et Gérard de Nerval. La collection Allan comprend 30 pièces (28 françaises, 1 belge et 1 persane), élaborées pour la plupart entre 1850 et 1870 et toutes inspirées par l’orfèvrerie arabo-islamique. La verseuse, utilisée au Proche-Orient pour la toilette, en Occident pour servir le café, est le modèle le plus répandu. La pièce la plus ancienne date de 1837. Le grand orfèvre français Henri Duponchel est représenté par 5 pièces, soit plus que l’on en trouve au Louvre. Parmi elles, une très belle verseuse, qui fut mystérieusement découverte, en excellent état, dans un marché aux puces de l’Arkansas. Destiné à l’exportation, sans doute le marché turc, un aspersoir pour eau de rose dessiné par Victor Boivin juxtapose allègrement gravures de tulipes, inspirées de modèles iznik, et un motif récurrent gothique. Parmi les autres orfèvres, citons Jules Brateau, dont l’aiguière persane avec son plateau en étain est tenue pour un chef-d’œuvre, Émile Froment-Meurice et Maurice Mayer, orfèvre auprès de Louis-Philippe.
La collection est proposée en un seul lot pour un prix avoisinant 190 000 euros.
Galerie Berko, Louvre des Antiquaires, exposition du 16 mai au 1er juin.
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Argenterie orientaliste du XIXe siècle
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°547 du 1 mai 2003, avec le titre suivant : Argenterie orientaliste du XIXe siècle