Sotheby’s met aux enchères, le 13 novembre, dix toiles de Cézanne, le plus grand nombre de ses œuvres proposé en une seule vente depuis cinquante ans. Tous ces tableaux ont fait partie de la prestigieuse collection d’Auguste Pellerin, l’un des premiers admirateurs et collectionneurs de l’artiste.
PARIS. Auguste Pellerin (1852-1929) a été l’un des plus grands collectionneurs de Cézanne à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Cet industriel français de la margarine – il avait des usines en France, en Allemagne, en Angleterre et en Scandinavie –, avant de devenir consul-général de Norvège à Paris (1906-1924), a possédé jusqu’à 150 peintures du peintre aixois, soit un sixième de sa production picturale. Collectionneur de Henner, Corot ou Manet, il acquiert son premier Cézanne en décembre 1898 chez Ambroise Vollard. Il lui achètera régulièrement des tableaux jusqu’en 1925, ainsi que chez Bernheim-Jeune et Jos Hessel. Les dix tableaux, de 1862 à 1880, mis en vente par Sotheby’s à New York le 13 novembre ont tous appartenu au célèbre collectionneur, l’un des rares amateurs, à l’époque, des œuvres de Cézanne antérieures à 1870. Si certaines toiles, comme La lutte d’amour (1879-1880), estimée 4-6 millions de dollars, ou Une moderne Olympia (1870), à l’estimation de 6-8 millions de dollars, ont fait partie de la grande rétrospective “Cézanne” à Londres et Philadelphie, en 1995-1996, d’autres n’ont pas été exposées en public depuis très longtemps, tels le Portrait de Victor Chocquet (1880) ou Don Quichotte, vu de face (1875), montrés pour la dernière fois en 1954, dans l’“Hommage à Cézanne” au Musée de l’Orangerie à Paris. La vente comprend également l’un de ses premiers autoportraits (1862-1864), exécuté alors qu’il avait une vingtaine d’années, un étonnant visage expressionniste au regard noir. Réunies pour la circonstance sous le titre d’“ancienne collection Auguste Pellerin”, il semblerait que ces œuvres aient aujourd’hui plusieurs origines, même si Sotheby’s se refuse à communiquer l’identité et la nationalité des collectionneurs qui les mettent en vente. Plusieurs indices semblent indiquer que certaines d’entre elles ont transité par la galerie Beyeler de Bâle.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Après la Tate Gallery, Cézanne chez Sotheby’s
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°47 du 7 novembre 1997, avec le titre suivant : Après la Tate Gallery, Cézanne chez Sotheby’s