Foire & Salon

FOIRE D’ART ET D’ANTIQUITÉS

Antica Namur, la foire qui monte

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 14 novembre 2019 - 695 mots

La manifestation namuroise, qui fait la part belle à l’art ancien, commence à compter dans le paysage régional.

Namur (Belgique). Créée en 1977, Antica Namur a ouvert ses portes le 9 novembre, pour dix jours d’exposition sur plus de 10 000 mètres carrés à Namur Expo, non loin du centre-ville. Attirant environ 30 000 visiteurs chaque année, la foire d’art et d’antiquités se positionne juste après la Brafa de Bruxelles qui, elle, en accueille le double.

Depuis une dizaine d’années, Antica Namur ne cesse de monter en gamme, avec un nombre croissant d’exposants, la présence accrue de galeries de renommée internationale et une qualité des œuvres allant crescendo. Elle ne fait pas non plus l’impasse sur les ingrédients esssentiels aux manifestations commerciales artistiques : un comité d’expertise (vetting), un programme de conférences et une exposition muséale – cette année, la Fondation Roi Baudouin (Bruxelles) présente une sélection de pièces de sa collection.

Pour sa 43e édition, Antica Namur accueille 135 exposants, soit cinq de plus que l’an passé – il y a trois ans, elle en recensait vingt de moins. Et si près de 60 % des participants sont belges (80 galeries en tout), les Français ne sont pas en reste : de 31 présents en 2018, ils passent à 42 cette année. Parmi eux, des galeries d’envergure, également présentes à des événements internationaux tels que Tefaf à Maastricht, la Brafa ou encore La Biennale Paris. C’est le cas des galeries Berès, Univers du bronze, Florence de Voldère, Ary Jan, Alain Pataut-Bruno Sugères, Capazza, Théorème, Nicolas Bourriaud, Martel-Greiner, Bernard Bouisset. De même, des galeries belges tels Bernard de Leye, Costermans, Ming-k’i Gallery ou Jan Muller participent aux grandes foires.

Une hétérogénéité assumée

Cependant, de fortes disparités entre les galeries sont à déplorer – certaines sont inconnues du public, d’autres plus proches de la décoration. « Nous n’avons pas la prétention d’atteindre le niveau de Tefaf !, indique Luc Darte, président de la manifestation. C’est un salon qui n’est pas prétentieux, de grandes galeries peuvent avoir leur stand à côté de celui d’une petite galerie régionale et ça ne pose de problème à personne. Il peut tout à fait y avoir une pièce à 250 000 euros chez l’un et une à 250 euros chez l’autre. »

Foire éclectique, Antica Namur reste cependant l’une des rares à ne pas céder aux sirènes de l’art contemporain : « Nous ne recensons que cinq galeries d’art contemporain (4 %) alors qu’une vingtaine de marchands présentent du mobilier ancien. Nous restons avant tout une foire “Fine Arts” », note Luc Darte.

À l’occasion de cette édition à l’ambiance décontractée et au décor sobre mais élégant, certaines galeries ont soigné leur présentation et apporté des pièces dignes d’intérêt – « cela tire les petites galeries vers le haut », souligne le président.

On peut notamment admirer chez Henri Vanhoenacker (Bruxelles) un majestueux cerf en fonte de fer [voir ill.], vers 1880, par Pierre Louis Rouillard, issu de l’ancienne collection Jean Marais. Et découvrir, chez Laurence Fayolle (Paris), la plus petite montre du monde par Jaeger, sertie de diamants et portée par la reine Elizabeth lors de son couronnement (35 000 €). À voir également, chez Florence de Voldère (Paris), Paysage fluvial avec les fonderies, une huile sur cuivre du peintre flamand Martin Ryckaert (1587-1631) (300 000 €) ; chez Monluc Antiquaires (Paris), une paire de meubles d’appui en laque attribuée à Beurdeley, vers 1850 (28 000 €) ; chez Benoît et Sébastien Tercelin de Joigny (Mons), une boiserie d’époque Louis XV, dans son jus, qui garnissait une pièce ovale dans une belle demeure de Coulommiers (40 000 €). Ailleurs, on peut admirer, à la galerie Berger (Beaune), une paire de candélabres d’époque Louis XV, modèle de Juste-Aurèle Meissonnier – les seuls connus avec leurs bouquets (35 000 €) – ou encore, chez Univers du bronze (Paris), un Rhinocéros, 2019, d’Umberto ainsi qu’une fonte posthume de Barye par Barbedienne, Jaguar dévorant un lièvre, les deux pièces affichées à 38 000 euros. « On travaille très bien à Namur », glisse le marchand Alain Richarme, qui sera également présent à la Brafa fin janvier à Bruxelles : « II est important d’être présent aux deux foires car les Belges sont très collectionneurs », insiste-t-il.

Antica Namur,
jusqu’au 17 novembre, Namur Expo, avenue Sergent-Vrithoff 2, Namur (Belgique), www.antica.be

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°533 du 15 novembre 2019, avec le titre suivant : Antica Namur, la foire qui monte

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