La galerie Perrotin qui a repris la succession de l’artiste expose son œuvre méconnu, tandis qu’un catalogue raisonné est en cours de préparation.
Paris. D’Alain Jacquet (1939-2008), on connaît surtout Le Déjeuner sur l’herbe, transposition ironique du célèbre tableau d’Édouard Manet déstructurant la scène par un agrandissement de la trame grâce au procédé de la sérigraphie. Le critique d’art Pierre Restany joue les figurants dans ce tableau de 1964 qu’il définira comme emblématique du Mec’Art (Mechanical Art) et qui se situe à la frontière entre abstraction et figuration. Cette œuvre est présentée ici en majesté, huit exemplaires du Portrait d’homme, détail agrandi de la scène, placés dans des caissons de plexiglas lui faisant office de haie d’honneur. Cette œuvre charnière dans le travail de Jacquet est également précédée, dans le parcours chronologique, par deux séries, les « Images d’Épinal » et les « Camouflages » où on le voit, très jeune peintre, commencer à s’intéresser aux tactiques susceptibles de brouiller la perception, de cacher ou d’insérer une image dans une autre, soit en simplifiant les formes jusqu’à l’abstraction, soit en superposant ses références. Ces séries sont aujourd’hui parmi les plus recherchées ; les prix des œuvres présentées vont de 6 000 à 250 000 euros.
Puis, Alain Jacquet poursuit sa recherche sur la trame ; la distance, marque d’une certaine dérision, reste une constante dans son travail, qui s’empare aussi bien de l’alphabet braille, de publicités ou de vues de la Nasa, sans jamais oublier l’histoire de l’art. À la fin, l’artiste mixe La Danse d’Henri Matisse et le dessin assisté par ordinateur, dans une mise en orbite de planètes en forme de « donuts » (La Danse, 1995, voir ill.). Télescopant culture savante et culture populaire, interprété sous forme d’image de synthèse par un système informatique binaire devenu un code universel. Il est sans doute temps de redécouvrir Alain Jacquet.
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Alain Jacquet revient sous les projecteurs
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°568 du 28 mai 2021, avec le titre suivant : Alain Jacquet revient sous les projecteurs