PARIS - “Recouvertes par endroits de kaolin, de charbon de bois, d’ocre rouge et de gomme végétale, ces cariatides en bois d’okuka symbolisent les ancêtres primordiaux de l’humanité, Nzambé-Kana, le père, et Disumba, la mère”, explique l’expert Serge Reynes. Ces statues tsogho du Gabon décoraient la case rituelle de l’“Ébandza”, lieu des principales cérémonies du Bwété. Le visage sculpté en forme de cœur, elles sont représentées debout sur de longues jambes légèrement fléchies ; l’homme mesure 1,20 m, la femme 1,13 m (300-400 000 francs). Elles sont issues de la collection Arman et ont été exposées en 1996 au Musée d’arts africains, océaniens et amérindiens, à Marseille, ainsi qu’au Musée des arts d’Afrique et d’Océanie, à Paris. Dans cette collection figurent deux masques remarquables. Provenant de Colombie Britannique, le masque de cérémonie “Tlingit” en bois était porté par un membre influent de la société secrète. Le visage est peint à l’aide de colorants rouges et noirs ; les yeux aux pupilles dilatées, surmontés de larges sourcils, laissent apparaître un croissant de lune ; sur le front, des lignes hachurées symbolisent les oreilles d’un animal (80-120 000 francs). “Chez les Tlingit et les Haidas, les masques étaient utilisés pour représenter des esprits sauvages des bois, ou un esprit surnaturel, un chaman ou un homme important avec les attributs de son animal totem”, souligne Serge Reynes. Le second, un masque de danse Guro de Côte-d’Ivoire, en bois et en peau de singe, représente un notable “Migonè” (200-300 000 francs). La barbe est sculptée dans le bois, la bouche légèrement en saillie, et le nez triangulaire se prolonge par une arrête sculptée en relief jusque sur le haut du front ; les yeux sont cernés par un bourrelet, les paupières dessinées à l’aide de peau découpée. Propriété d’un dignitaire ou à un personnage possédant des pouvoirs magiques, il ne sortait qu’à de rares occasions selon un cycle de 7 ans. Venus du nord du pays, les Guro se sont implantés sur les territoires des tribus Mandé, où ils ont subi l’influence des Baoulé et des Bété.
Sera également dispersé de l’art océanien, où l’on remarquera une maquette de pirogue de guerre en bois et nacre provenant des îles Salomon (80-120 000 francs) et un pendentif Nitendi des îles Santa Cruz sculpté dans une palourde géante (20-30 000 francs).
En fin de vente seront proposés des objets précolombiens de la culture Maya, dont un vase cylindrique recouvert d’une glaçure brillante au couvercle en céramique vernissée brun-noir (30-40 000 francs) et un plat en céramique à décor polychrome (15-25 000 francs), ainsi qu’un ensemble d’antiquités égyptiennes, comprenant notamment un vase canope en calcaire blanc au couvercle sculpté de la tête de chien du dieu Douamoutef, datant de la XXVIe dynastie (664 à 625 av. J.-C.).
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Accumulée, puis dispersée
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°103 du 14 avril 2000, avec le titre suivant : Accumulée, puis dispersée