MEXICO - Lentement mais sûrement. Tel est le rythme de croissance de la foire mexicaine Zona Maco, qui, pour sa septième édition, avait pourtant fait un bond en avant.
« Le salon a un rôle pédagogique, celui d’amener une nouvelle génération mexicaine fortunée vers l’art, avec des œuvres radicales et des prix peu élevés », souligne la conseillère Patricia Marshall, précieux soutien de l’événement qui s’est déroulé du 6 au 10 avril. Après plusieurs années d’absence, David Zwirner (New York) et Hauser & Wirth (Zurich, Londres, New York) marquaient leur retour, même si leurs stands ne présentaient rien d’affriolant. On peut imaginer que leur présence était motivée par l’ouverture du Musée Soumaya, à Mexico, alignant dans une scénographie effroyable la collection pathétique de Carlos Slim. Or, l’homme le plus riche du monde, qui n’a fait preuve d’aucun goût dans son choix en art moderne, n’est guère intéressé par l’art contemporain.
« Je ne pense pas qu’une galerie, qui vient frapper une fois puis ne revient pas pendant deux ou trois ans, ait une approche appropriée du marché mexicain, confiait Jaime Riestra, directeur de la galerie OMR (Mexico). En revanche, les enseignes qui viennent avec constance se sont créé une base de collectionneurs. » Ce que confirmait Laurent Godin (Paris), après avoir vendu des pièces de Gonzalo Lebrija et David Kramer. « J’ai toujours travaillé tranquillement avec les collectionneurs qui restent fidèles. Au Mexique, ce n’est pas du one shot », confiait le galeriste.
TVA exorbitante
Le collectionneur mexicain Boris Hirmas a acheté l’installation Égalité de Minerva Cuevas chez Kurimanzutto (Mexico). De son côté, Moises Micha a emporté une œuvre sur papier de Gavin Perry chez Guillaume Sultana (Paris). La Central (Bogotá) a cédé son exposition personnelle de Pia Camil aussi bien à Ella Cisneros qu’au compositeur Michael Nyman. Patricia Marshall a acquis une pièce d’Abraham Cruzvillegas, chez Kurimanzutto, pour Axa et une œuvre de Michael Riedel, chez David Zwirner, pour un nouveau collectionneur mexicain. Anne Barrault (Paris) s’est quant à elle défaite d’un dessin de Ramuntcho Matta et de feuilles de Catharina Van Eetvelde.
Quelques hirondelles ne font toutefois pas le printemps. Même si les collectionneurs mexicains se décident traditionnellement le dernier jour, la plupart des marchands se sont tourné les pouces. La TVA à l’importation exorbitante, de 15 à 30 % selon le médium, a de quoi refroidir les appétits. Le terreau purement local est d’ailleurs insuffisant pour satisfaire l’ensemble des exposants. Or, la foire n’a pas su battre le rappel des collectionneurs américains et surtout latinos. Ainsi les Péruviens et Brésiliens étaient-ils aux abonnés absents. « J’ai essayé en vain de faire venir des collectionneurs brésiliens, confiait Daniel Roesler, de la galerie Nara Roesler (São Paulo). Il y a une barrière psychologique. Mexico est loin, à neuf heures de vol. Ils préfèrent aller à Art Basel Miami Beach. »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°346 du 29 avril 2011, avec le titre suivant : Abonnés absents