Après la vive progression de la saison 1997-98, 1998-99 manifeste une progression modérée du marché mondial, en quantité comme en prix. Les positions acquises se confirment, la France s’adjugeant toutefois une part plus conséquente du marché mondial en passant de 5,70 % à 7,21 %. La comparaison des saisons 96/97 et 98/99 permet de mieux apprécier les évolutions.
PARIS - Après les augmentations importantes des deux précédentes saisons – 27,36 % en 96/97 et 31,41 % en 97/98 –, le marché mondial a fait une pause en 98/99 avec une hausse en francs français de 3,30 % seulement (5,60 % en livres sterling et 3,26 % en dollars US), pour s’établir à 15,28 milliards de produits vendus (ou 2,54 milliards de dollars). Le nombre de lots vendus est demeuré étale à 136 426, et le prix moyen a faiblement progressé de 4 % (6 % en livres sterling).
Les positions des principaux compétiteurs sont restés à peu près identiques en chiffre d’affaires : les États-Unis, à 48,52 % du marché, abandonnent 1,20 % ; le Royaume-Uni, à 27,82 %, perd seulement 0,9 % ; la France, avec 7,21 %, progresse de 1,5 % (dont environ la moitié correspond à l’effet Groussay).
Dans ce contexte, il est intéressant d’analyser rétrospectivement les trois saisons écoulées. L’examen sur trois saisons atténue les effets de change et les ventes exceptionnelles dont la localisation peut fausser l’appréciation des tendances. Ainsi, les évolutions des taux de change sont plus lisses si l’on rapproche les saisons 96/97 et 98/99. Sur la période qui a vu la naissance de l’euro – sans la livre qui a pu, en 97/98, alimenter des spéculations financières –, on constate que les taux moyens des statistiques Art Sales Index font apparaître une appréciation de la livre de 6,60 % par rapport au franc français, et de 8,10 % du dollar américain par rapport au franc.
Si l’on s’attache à l’évolution des produits depuis la saison 96/97, la France fait sensiblement mieux avec une progression de 72 %, à comparer aux 39 % des États-Unis et aux 32 % de la Grande-Bretagne. Certes, il faut tenir compte de l’effet de change, qui pousse les chiffres français à la hausse, et peut-être d’une meilleure couverture des ventes françaises par Art Sales Index. En fait, la France a rattrapé pendant cette période la croissance qui avait repris plus tôt aux États-Unis et en Grande-Bretagne.
Il ne semble pas que la structure des trois marchés ait sensiblement changé pendant cette période. L’évolution du prix moyen des lots est assez caractéristique. S’il y a un léger rapprochement entre les prix moyens français et anglais – le prix français passant de 48 % à 57 % du prix anglais –, sans doute lié à une moindre hausse globale des prix anglais, l’écart avec les prix américains reste dans une proportion de 1 à 5.
Globalement, sur les trois marchés, c’est la hausse des prix qui a été le moteur de la croissance. La France y associe toutefois une augmentation plus sensible des lots, témoignant sans doute du retour vers les ventes publiques d’opérateurs attirés par la reprise, ce qui pourrait lui assurer une nouvelle croissance. Après la hausse des quantités vendues en 97/98, on constate au contraire une décrue en Grande-Bretagne (- 6,50 %) et aux États-Unis (- 8,35 %). Cette tendance est générale, puisque sur la période 96/97 à 98/99, la croissance des produits vendus a été de 35 % (25 % en livres et en dollars), avec une augmentation des prix moyens de 22 % et des quantités vendues de 11 %.
En marge des grandes places, sur la même période, on observera la progression spectaculaire de l’Espagne ( 163 %), de la Belgique ( 110 %), la palme revenant à la Norvège ( 350 %), tandis que les Pays-Bas et l’Allemagne se contentent d’un 11 % plus modeste. L’Italie et la Suisse sont dans la moyenne mondiale, avec respectivement 33 % et 32 % de progression sur les trois saisons.
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1998-1999 : une relative consolidation française
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°92 du 5 novembre 1999, avec le titre suivant : 1998-1999 : une relative consolidation française