BRUXELLES (BELGIQUE) [23.03.16] - Suite aux attentats qui ont frappé la capitale belge et européenne mardi 22 mars, le niveau d’alerte antiterroriste maximal s’étend sur toute la Belgique. Les lieux culturels et les musées bruxellois ont pris des mesures de sécurité et ont fermé au public.
Comme au lendemain des attentats perpétrés à Paris le 13 novembre 2015, les portes des institutions culturelles étaient closes mardi 22 mars après les attentats survenus dans la matinée à Bruxelles, à l'aéroport de Zaventem, puis dans une rame de métro au niveau de la station Maelbeek. La Belgique est placée à son niveau d’alerte antiterroriste 4, soit le niveau maximal. Les lieux d’art évaluent jour après jour la situation et communiquent via leur site et les réseaux sociaux sur leur réouverture.
Les Musées royaux d’art et d’histoire (le Musée du Cinquantenaire, le Musée des Instruments de musique (MIM), les Musées d’Extrême-Orient et la Porte de Hal) ont fermé leurs portes au public mardi 22 mars et resteront fermés « jusqu’à nouvel ordre ». Le MIM a d’ores et déjà annoncé qu’il restera fermé jusqu'au lundi 28 mars.
Les mesures de sécurité ont également amené les Musées royaux des Beaux-arts de Belgique (Musée Old Masters, le Musée Modern, le Musée Wiertz, le Musée Meunier, le Musée Magritte et le Musée Fin-de-Siècle) à fermer le mardi 22 mars. Ils sont également fermés ce mercredi 23 mars. Michel Draguet, son directeur a bien failli lui-même être du nombre des victimes, comme il l’a raconté au Journal des Arts. Il devait prendre l’avion pour Milan pour l’inauguration de l’exposition « 2050 une brève histoire de l’avenir » et est arrivé à l’aéroport de Zaventem seulement 2 minutes après l’explosion. « Je suis effrayé de constater que l’hyper terrorisme qui ne devait advenir qu’en 2050 dans l’exposition et dans le livre de Jacques Attali, s’est produit hier à Bruxelles » nous a-t-il confié.
Bozar (le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles) a signalé sa fermeture mardi 22 mars et a déclaré sur Facebook que « dans une ville cosmopolite telle que Bruxelles, les échanges culturels et la liberté d’expression constituent les piliers d’une société saine et démocratique. La terreur suscitée par quelques individus ne peut porter atteinte ni à la richesse de notre vie communautaire, ni à nos valeurs fondamentales. BOZAR met donc tout en œuvre afin d’ouvrir ses portes dans les jours qui viennent afin que les événements qui figurent à l’agenda aient lieu ».
La Centrale pour l’Art Contemporain a annulé la conférence de presse et le vernissage de son exposition « Connected » ce mercredi 23 mars « vu les circonstances exceptionnelles et par solidarité » et rouvrira le jeudi 24 mars.
Le Beursschouwburg a annulé ses activités prévues le mercredi 23 et le jeudi 24 mars en indiquant sur son site : « Mardi 22 mars, une chape de plomb s’est abattue sur Bruxelles, notre ville bien-aimée. Un nouveau coup, cette fois avec victimes. Nos pensées vont en première place vers eux et leurs prochains. […] À contrecœur, la menace terroriste nous contraint à maintenir provisoirement la fermeture du centre ».
En fait la plupart des lieux culturels s’alignent sur le niveau d’alerte, en l’occurrence le niveau 4, et suivent les recommandations du gouvernement fédéral qui leur a indiqué qu’il serait souhaitable de rester fermé.
L’arrêt du TGV Thalys entre Bruxelles et Paris a également paralysé les échanges entre les deux capitales. Les organiseurs de Bruneaf, BAAF et AAB qui devaient présenter la nouvelle foire Cultures The World Arts Fair aux journalistes parisiens ont dû annuler leur présentation. Ce matin, le trafic était à nouveau assuré sur l’ensemble du réseau ; certains trains ont néanmoins été annulés.
Impact économique
Au-delà de la douleur insupportable des proches des victimes, se pose déjà la question de l’impact économique de ces attentats. Déjà après les attaques de novembre à Paris, les Musées Royaux avait fermé une semaine, « on a vécu au rythme de Paris » explique Michel Draguet. La fréquentation avait alors chuté d’environ 30 % en novembre et décembre, entraînant une perte de recettes commerciales de 20 %.
Avec cette fois des attentats à Bruxelles même, les musées et notamment les Musées Royaux vont être confrontés à un redoutable effet de ciseau. D’un côté une baisse en cours des subventions publiques et une baisse importante possible des recettes propres et de l’autre une augmentation des dépenses de sécurité. « Déjà en novembre dernier, nous avions dû dépenser 50 000 euros pour installer des portiques de sécurité, explique Michel Draguet, cette fois j’estime le coût annuel des portiques et des équipes de gardien à 500 000 euros ». « Et pourtant, il va bien falloir envoyer au monde une autre image que ces rues vides de Bruxelles avec l’armée en patrouille qui rappellent d’autres heures sombres », ajoute-t-il.
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Les musées bruxellois en deuil après les attentats
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Abonnez-vous dès 1 €Des soldats de l'armée belge bloquent l'accès d'une route à proximité de la station de métro Maelbeek à Bruxelles, le 22 mars 2016, après une série d'explosions apparemment coordonnées à l'aéroport et dans le métro de Bruxelles © photo PHILIPPE HUGUEN / AFP