PARIS [30.09.11] - Avec une hausse d’environ 1,4 % par rapport au budget 2011, le budget 2012 de la « Mission Culture » sauve les meubles en ces temps de contraintes sur les finances publiques européennes. Les grands équipements restent les actions les plus emblématiques d’un budget qui ne dispose de pas beaucoup de marge de manœuvre.
Pour son dernier exercice de présentation du budget 2012 de la Culture, le ministre a conservé le ton grave voire terne qui marque ses interventions depuis quelques temps. S’il est vrai que l’exercice est particulièrement ingrat, égrener une suite fastidieuse de chiffres, dans les premiers temps de son mandat, le ministre y mettait un peu plus d’enthousiasme.
Pourtant Frédéric Mitterrand avait toutes les raisons de se réjouir. Avec un budget de la Mission Culture globalement identique au précédent, il peut s’estimer autrement plus favorisé que ses collègues britanniques ou néerlandais qui doivent assumer des coupes drastiques.
Plus précisément, le budget 2012 de la Mission Culture, qui comprend les Patrimoines et musées, le spectacle vivant, les arts plastiques, et l’éducation artistique, augmente de 2,6 % par rapport à ce qui sera effectivement dépensé et de 1,4 % par rapport à ce qui avait été prévu pour le budget 2011, pour s’établir à 2,73 milliards d’euros. En l’absence de données précises sur ce qui a été transféré d’un ministère à l’autre, il est difficile de mesurer exactement l’effort réel. Mais dans les grandes lignes, le budget est « sacralisé » pour reprendre l’expression du ministre. Il continue à peser 0,76 % du budget total de l’Etat. Il convient de noter cependant que le ministère devient de plus en plus avare en données précises. D’année en année, les informations communiquées perdent en finesse, ne permettant plus de comprendre les arbitrages dans le détail. Car c’est dans le détail que les enjeux se situent. Le budget de la Culture, comme pour la plupart des ministères est très fortement contraint. Sauf à couper largement dans les effectifs ou diminuer fortement les subventions aux acteurs culturels, plus de 95 % des dépenses sont reconductibles. Les énarques du ministère ne peuvent jouer que sur une enveloppe globale d’une centaine de millions, enveloppe qui dépend de la fin des travaux, décidés en général par les équipes précédentes.
Car ce sont les grands équipements qui scandent les orientations d’un budget de la Culture. 2012 verra la fin des travaux (27 millions d’euros) du Centre des Archives nationales à Pierrefitte-sur-Seine, d’un coût total de 195 millions et de ceux du Palais de Tokyo. Mais il faut continuer à financer des travaux qui ne peuvent souffrir d’aucun retard, comme le MUCEM (41,3 millions d’euros) qui doit ouvrir pour Marseille 2013, et financer ceux auxquels le Président tient : la Maison de l’Histoire de France (10 millions €) et la Philharmonie, le gros morceau de cette année (hors périmètre de la Mission Culture) qui pèse 45 millions € en 2012 pour un cout total de 336 millions.
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Le budget de la Culture échappe à la rigueur
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