Jouer des artifices

En convoquant, dans une installation multimédia riche en lumières et couleurs, des artistes du maquillage et de la coiffure, l’exposition du MoMu prolonge à sa manière les usages qu’Ensor faisait du masque dans sa peinture. Dissimuler son visage derrière les artifices est une tradition séculaire. Mais Ensor a su montrer, par son œuvre, comment le masque révèle plus qu’il ne cache. D’ailleurs, pourquoi porter des masques ? Quelles passions secrètes tenons-nous à ne pas montrer ? Ce sujet s’est fait de plus en plus prégnant, au fur et à mesure que le maquillage et la beauté sont devenus une industrie brassant des centaines de milliards d’euros, tentant de répondre à un éternel défi de la condition humaine : comment contrarier le vieillissement et les peurs qui l’accompagnent ? Ces questionnements, qui sous-tendent cette exposition, font écho aux créations d’artistes contemporains, qui voient aussi le maquillage et la beauté comme un terrain joyeux d’expérimentation, de joie et de liberté.