Entretien

Olivier Lange, directeur général du groupe Drouot Patrimoine

« J’œuvre dans l’intérêt du groupe »

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 21 juin 2011 - 683 mots

Olivier Lange, le nouvel homme fort de Drouot, vient de simplifier l’organigramme juridique du groupe.

Armelle Malvoisin : Quelles ont été les étapes de votre carrière à Drouot ?
Olivier Lange : J’ai travaillé pour un grand cabinet d’audit qui, au moment de la réforme des ventes publiques en 2000, a été choisi comme commissaire aux comptes de certaines études de commissaires-priseurs de Drouot. Je suis rentré à Drouot en 2002, en tant que directeur administratif et financier de La Gazette de l’Hôtel Drouot. J’ai été nommé successivement directeur général délégué, puis directeur général de La Gazette en 2005, poste que j’occupe toujours en plus de ma nomination, le 15 mars, en qualité de directeur général du groupe Drouot Patrimoine.

A.M. : Comment expliquez-vous votre ascension à la direction de Drouot ?
O.L. : Depuis 2002, j’ai veillé à une gestion saine et profitable de La Gazette, qui a une part contributive significative au résultat du Groupe Drouot. Nous avons su développer différents services qui ont été appréciés par les opérateurs de Drouot, comme la gestion des sites Internet des sociétés de ventes, la diffusion des catalogues en ligne, la mise en place de « Drouot Live », « Drouot on line » et de la plateforme « Drouot.com ». J’ai ainsi acquis une légitimité et gagné la confiance des actionnaires. Certains m’ont demandé de m’intéresser à la gestion du groupe, préférant faire appel à une compétence interne ayant une bonne connaissance de l’environnement. Mon objectif et ma motivation sont d’œuvrer dans l’intérêt du groupe et donc de la profession.

A.M. : Vous avez conduit un projet de réforme structurelle…
O.L. : Il s’agit d’un réaménagement en profondeur des structures de Drouot pour répondre à un objectif de transparence et de lisibilité du groupe qui a été voté à l’assemblée générale du 9 juin. Les commissaires-priseurs de Drouot avaient souhaité rester indépendants et propriétaires de leur outil de travail. Pour cela, ils ont réalisé une opération complexe de LBO (un rachat de leur outil de travail). Aujourd’hui, compte tenu du désendettement lié à l’opération de 2002, les structures intermédiaires n’ont plus de raison d’exister. Drouot Patrimoine détiendra en direct les structures juridiques regroupant les principales activités du groupe.

A.M. : Quelles sont vos missions ?
O.L. : Ma principale mission est d’être une force de propositions pour le développement du groupe et de la marque Drouot. Cela passera par une nouvelle gouvernance au sein de « Drouot Enchère », société en charge de la gestion des lieux de vente Drouot-Richelieu, Drouot-Montaigne et Drouot-Nord. Nous avons opté pour un directoire et un conseil de surveillance réservé aux actionnaires et opérateurs de Drouot auquel Claude Aguttes, Christophe Joron-Derem, Christophe Lucien et Alain Cadiou, directeur général de Piasa, ont déjà accepté de participer. Nous voulons insuffler un nouveau dynamisme à Drouot au travers d’une gestion plus partagée de l’hôtel des ventes.

A.M. : Où en sont les travaux de modernisation de l’hôtel Drouot ?
O.L. : Une première tranche de travaux portant sur des mises aux normes pour un établissement recevant du public de première catégorie a été réalisée l’an dernier. Dans le cadre des investissements importants prévus cette année à hauteur de 4 millions d’euros, nous effectuerons des embellissements pour élever la qualité de l’accueil de nos visiteurs. Une dernière phase, d’un montant de 4 millions d’euros, sera engagée en 2012 pour renforcer le prestige de nos salles.

A.M. : Où en est l’ouverture du capital aux personnes morales ?
O.L. : C’est à l’étude au sein du nouveau conseil d’administration.

A.M. : Où en le système d’agrément des transporteurs à Drouot ?
O.L. : C’est en cours. Il y aura un suivi des prestations fournies auprès des sociétés de ventes qui sont les donneurs d’ordre.

A.M. : Quels sont les atouts de Drouot pour l’avenir ?
O.L. : Drouot est une importante place de marché où exercent de nombreux opérateurs ayant des compétences reconnues pour servir au mieux les vendeurs et les acheteurs. L’embellissement du lieu de ventes et le développement des prestations de services devraient contribuer à rendre l’hôtel Drouot plus attractif. Aujourd’hui, le marché de l’art est complètement mondialisé. Quand les objets sont là, les collectionneurs viennent.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°350 du 24 juin 2011, avec le titre suivant : Olivier Lange, directeur général du groupe Drouot Patrimoine

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