PARIS
PARIS - Un peu plus d’un an après l’éviction des anciens commissionnaires de Drouot, alias les « cols rouges », l’hôtel des ventes tourne à plein régime pour ses ventes de fin d’année.
Enfin presque : les hommes en bleu, surnommés les « Schroumpfs », de l’entreprise Chenue assurant maintenant la manutention, sont loin de donner entière satisfaction. Même si Olivier Lange, directeur général du groupe Drouot Patrimoine, évoque des « améliorations notables », nombre de commissaires-priseurs se plaignent de la qualité du service. Il leur est notamment reproché une lenteur et un manque de dextérité dans la manipulation des objets, conduisant trop souvent à la casse. Côté transport, une commission spéciale a réfléchi pendant plusieurs mois pour établir une charte de qualité qui, sur la base de critères techniques et structurels (nombre de camions, effectifs salariés, volume des dépôts sécurisés…), mais aussi sécuritaires, liés à une procédure d’entrée des transporteurs dans l’hôtel des ventes, a été déterminante pour dresser une liste de transporteurs agréés à Drouot. Ils sont quatorze au total. Plusieurs entreprises n’ont pas été retenues. Artprodem, la société montée par les anciens « cols rouges », aurait été écartée pour des raisons déontologiques, plusieurs employés faisant partie des mis en examen dans l’affaire des vols en bande organisée à Drouot. Invoquant la présomption d’innocence, Artprodem a tenté de contester le refus d’agrément par voie de référé, mais a été déboutée. Leur avocat, Me Léon-Lef, a fait appel. Nombre de sociétés de ventes, parmi les plus importantes de Drouot, faisaient pourtant régulièrement appel à Artprodem. Car « ils sont les plus efficaces, rapides, et les plus compétitifs sur le marché du transport d’œuvres d’art », argue un commissaire-priseur de Drouot.
L’hôtel Drouot, qui poursuit lentement sa mue, prépare une ouverture du bâtiment à l’angle des rues Drouot et Rossini. Pour cette nouvelle entrée qui sera inaugurée en avril 2012, la partie basse d’une sculpture de Dominique Babinet a été déposée, avec l’accord de l’artiste. Ce dernier s’est vu gratifier d’une commande d’un bas-relief sculpté que les visiteurs de l’hôtel des ventes découvriront dans le hall d’accueil. La dernière phase des travaux prévoit l’installation d’un ascenseur et de nouveaux escalators au printemps prochain.
Meccano immobilier
Alors que le bail de Drouot-Montaigne a été résilié, est-ce dans le Drouot-Richelieu transformé que seront prévus les prochains « Temps forts » ? « Pourquoi pas », répond Olivier Lange, qui précise toutefois que « c’est seulement l’une des options ». Une autre option consisterait à relouer l’espace de l’avenue Montaigne. Le bailleur n’y serait pas opposé. Drouot aurait aussi jeté son dévolu sur l’immeuble situé face à l’hôtel des ventes, occupé par la maison Pierre Bergé & associés jusqu’en début 2012. Pas pour les « Temps forts », car l’endroit ne s’y prête guère. Mais pour y accueillir des bureaux de la Gazette et des services Internet dont la croissance va bon train. « «Drouot Live», que nous avons récemment associé à une consultation gratuite de catalogues en ligne [les résultats de vente demeurent payants], connaît un succès croissant », rapporte Olivier Lange. Pour l’année 2011, ont été comptabilisés près de 12 000 abonnements au service Drouot Live, qui permet d’enchérir par Internet. Un total de 152 ventes ont été diffusées via Drouot Live par 65 maisons de ventes (dont 18 hors de Drouot). 1 261 lots ont ainsi pu être achetés, pour un montant global de 1,3 million d’euros.
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Vers un nouveau Drouot
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Abonnez-vous dès 1 €L'entrée de Drouot-Montaigne, lors des derniers Temps forts, en mai 2011. © Drouot.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°359 du 16 décembre 2011, avec le titre suivant : Vers un nouveau Drouot