PARIS
L’œuvre de Jean-Michel Sanejouand, qui exposa ses premiers Charge-Objets en 1964, reste très mal connue, en dépit de quelques récentes expositions rétrospectives (à la galerie Froment-Putman) où l’on a redécouvert la trace d’intuitions qui semblaient étrangement actuelles.
Pour avoir été accomplis trop tôt, certains gestes ou décisions passent inaperçus. De même que ses objets dérisoires des années soixante n’avaient pas franchi les frontières d’un cercle d’amateurs restreint, de même la peinture figurative à laquelle il s’est consacré dès 1974 n’a suscité qu’un écho vaguement indigné. Mais Sanejouand ne s’est heureusement jamais repenti de cette vocation solitaire et singulière, et a su poursuivre une œuvre assurément inhabituelle, qui ne s’est pas laissée impressionner par l’actualité ni n’a souhaité épater quiconque. Une œuvre discrète, en un mot, que le Centre Georges Pompidou a la bonne idée de sortir d’un isolement brièvement interrompu par une première rétrospective au Musée Saint Pierre de Lyon, en 1986.
Jean-Michel Sanejouand, Galerie nord et Galerie d’art graphique, Centre Georges Pompidou, du 28 juin au 25 septembre. Ouvert de 12 h à 20 h, tous les jours sauf le mardi.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°16 du 1 juillet 1995, avec le titre suivant : Le retour de Jean-Michel Sanejouand