Jérôme Clément : « Nous avons besoin de moyens supplémentaires »

Le réseau des Alliances françaises est-il indépendant ou bien lié à la politique étrangère ?
Les deux [aspects] sont liés. Bien entendu, il existe une charte que signent toutes les Alliances françaises, et une philosophie commune. Certes, il y a une coordination étroite avec le ministère des Affaires étrangères et du Développement international, qui oriente la diplomatie culturelle à laquelle nous nous référons, et qui nomme certains directeurs (les « détachés », dont il paie les salaires). Mais il s’agit plus d’une coordination technique que d’une subordination. Dans les faits, chaque Alliance est dirigée par une personnalité locale, a son propre conseil d’administration et son autonomie de gestion.

Centres culturels, alliances françaises, institut français : n’y a-t-il pas trop de structures et souvent double emploi ?
Le double emploi est rare. D’abord, l’histoire des relations bilatérales a souvent vu se développer des Alliances françaises d’un côté et des centres culturels de l’autre, rarement les deux au même endroit. Ensuite, la coordination est bonne entre services. Ce qui ne contredit pas, ceci dit, qu’une institution unique puisse avoir davantage de légitimité et de cohérence pour incarner la diplomatie culturelle.

Quel est pour vous le principal enjeu de l’élection présidentielle de 2017 ?
Les contraintes budgétaires resteront les mêmes, quel que soit le candidat élu. Par ailleurs, il y a un relatif consensus entre gauche et droite sur la pertinence de notre mission. Mais nous avons réellement besoin de moyens financiers et humains supplémentaires. La campagne doit permettre de faire entendre nos arguments. La langue française et sa culture sont une cause trop importante pour dépendre des alternances politiques.