NEW YORK / ETATS-UNIS
La première édition new-yorkaise de la foire de Maastricht ouvre ses portes. Ce volet consacré aux antiquités dévoile une sélection rigoureuse de nouveaux galeristes et privilégie les galeries anglo-saxonnes.
NEW YORK - Comme de nombreuses foires avant elle – Art Basel en tête et bien que certaines s’y soient cassé les dents comme Paris Photo Los Angeles – Tefaf (The European Art Foundation), qui se tient à Maastricht en mars depuis 1988, s’implante hors de ses frontières. Elle ouvre ses portes du 21 au 26 octobre à New York au Park Avenue Armory, en remplacement de la manifestation organisée par Haughton, en perte de vitesse. « À de nombreuses occasions, nos exposants à Maastricht nous ont exprimé leur désir que Tefaf ait une plateforme aux États-Unis ; ne serait-ce que parce qu’ils y ont de nombreux collectionneurs, tant privés qu’institutionnels. Et New York est le lieu le plus porteur du monde pour le marché de l’art », explique Patrick van Maris van Dijk, président de Tefaf. Depuis quelques années déjà, la foire cherchait à élargir son terrain d’action. En 2013, elle avait projeté de s’installer en Chine, mais l’affaire avait capoté.
Pour s’appuyer sur un relais local, les organisateurs ont conclu un partenariat avec Artvest, une société de conseil en investissement financier spécialisée dans le marché de l’art. Et pour mieux s’implanter, la bouture new-yorkais a été scindée en deux saisons. Ce premier opus comprend les beaux-arts et les arts décoratifs depuis l’Antiquité jusqu’à 1920, tandis que le second, organisé du 4 au 9 mai, couvrira l’art moderne, l’art contemporain et le design.
Un marché dynamique prometteur
Déjà drastique à Maastricht, la sélection a été resserrée en imposant un équilibre entre les différentes disciplines, ainsi qu’en tenant compte des goûts des collectionneurs et institutions auxquels sont venues s’ajouter des contraintes d’espace qui n’existent pas à Maastricht. Il en résulte que la manifestation ne compte que 94 participants, presque trois fois moins qu’à Maastricht (autour de 270 en moyenne chaque année). Parmi eux, 74 participent à la version hollandaise, comme Christophe de Quénetain en association avec la galerie Aveline. « Nous voulions aller aux Etats-Unis, car avec tous les problèmes géopolitiques, nous pensons qu’il vaut mieux aller au-devant des clients », affirme le marchand venu avec une commode en bois de placage attribuée à Antoine-Robert Gaudreaus, vers 1725 (en dessous de 500 000 dollars). À l’inverse, certaines des enseignes phares de la foire hollandaise, telles les galeries Johnny van Haeften ou Kugel ne sont pas là. « Notre exposition à Paris (jusqu’au 5 novembre) nous prend trop d’énergie », explique Nicolas Kugel, avant d’annoncer l’ouverture aux mêmes dates d’un bureau de représentation dans la ville américaine « car nous pensons que le marché est prometteur là-bas ».
Concernant les vingt autres participants, tels que Phoenix Ancient Art, Chenel, Carlo Virgilio, Safani… peut-être ont-ils trouvé le moyen d’entrer dans le circuit, car certains patientent depuis de nombreuses années sur la liste d’attente pour Maastricht. « Nous avons envoyé notre candidature et avons été retenus », se réjouit Gladys Chenel, « une manière de suivre une partie de notre clientèle et créer de nouveaux contacts. » Comme une dizaine d’autres galeries, elle expose à l’étage dans une des period rooms récemment restaurées pour 210 millions de dollars par les architectes suisses Herzog & de Meuron, avec en pièce maîtresse un buste d’homme en marbre, travail romain de la fin du IIe siècle après J.-C.
Un peu de sang neuf ne fait jamais de mal, mais curieusement, sur les vingt « nouveaux » arrivants, treize sont new-yorkais. Échange de bons procédés ? En tout, les Anglo-Saxons sont en force (24 Américains et 27 Anglais) contre dix Français et seulement six Hollandais (ils sont près d’une trentaine à Maastricht) !
À peu près toutes les spécialités en art ancien sont présentes – de l’art tribal à la céramique en passant par la sculpture médiévale et l’archéologie – même si les stands dévolus à la peinture et les antiquités sont prépondérants. On peut découvrir Voiliers sur la Seine à Argenteuil, de Caillebotte (Dickinson), des œuvres de Tiffany (Lillian Nassau), Plateau de pêches et jarre de Chardin (Coatalem) ou bien la déesse lionne Sekhmet, Égypte, XVIIIe dynastie chez Safani.
Reste à savoir si le calendrier n’est pas trop chargé pour les clients internationaux, puisque Frieze Masters (Londres) se tient seulement deux semaines avant – plus d’une vingtaine de marchands participent aux deux événements – et que la Fiac de Paris battra son plein.
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Tefaf New York, première !
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Abonnez-vous dès 1 €du 22 au 26 octobre, 11h-19h30, Park Avenue Armory, Park Avenue, 67e rue, New-York (Etats-Unis), www.tefaf.com
Légende Photo :
La façade récemment restaurée de Park Avenue Armory - Photo James Ewing / www.armoryonpark.org
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°465 du 14 octobre 2016, avec le titre suivant : Tefaf New York, première !