L’ouverture du Centre national du costume de scène dote la capitale du Bourbonnais d’un équipement culturel de très haut niveau.
MOULINS-SUR-ALLIER - Le 1er juillet, le ministre de la Culture et de la Communication a inauguré à Moulins (Allier) ce qui sera probablement l’un des derniers chantiers intégralement financés par l’État en région : le Centre national du costume de scène (CNCS). Porté par trois institutions fondatrices, la Bibliothèque nationale de France, la Comédie-Française et l’Opéra national de Paris, le CNCS est « la première structure consacrée au patrimoine matériel des théâtres, et, selon sa directrice, Martine Kahane, il n’a d’équivalent ni aux États-Unis, ni en Europe ». Destiné à conserver la collection de 8 500 costumes de ses trois partenaires, un fonds enrichi par des donations, le CNCS a également vocation à s’ouvrir au public par le biais d’une programmation annuelle de trois expositions temporaires, la première étant consacrée aux costumes d’animaux, des ballets de cour aux Fables de La Fontaine mises en scène par Robert Wilson en 2005. En outre, le CNCS offre un ensemble de services destinés aux professionnels : médiathèque, centre de restauration textile et centre de formation.
Résille métallique
Installé dans un ancien quartier de cavalerie faisant face au centre historique de Moulins, le CNCS est réparti pour l’heure dans quatre bâtiments sur les dix que compte ce site d’une superficie de quatre hectares. L’ensemble a pourtant failli disparaître sous les pelletées des bulldozers venus faire place nette pour l’aménagement d’un parc des expositions. C’est une instance de classement du ministère de la Culture qui a permis en 1983 le sauvetage de l’essentiel des bâtiments, dotés de somptueux escaliers en grès jaune. Ce classement d’office imposait toutefois à l’État de s’engager dans un projet d’affectation. Après avoir envisagé d’y installer l’École nationale du patrimoine puis une cité judiciaire et enfin les réserves du FNAC (Fonds national d’art contemporain) – mais les portes étaient trop basses –, l’idée d’une réserve de costumes vit le jour en 1996.
Réaménagé par Jean-Michel Wilmotte, lequel a construit, à l’alignement du corps principal, un bâtiment des réserves identifiable à sa résille métallique, le CNCS se déploie en toute aisance sur un site dont les réserves foncières sont encore importantes. L’intégralité de la collection de costumes
– les plus anciens datent du XIXe siècle – a par ailleurs fait l’objet d’un traitement de conservation préventive ou de restauration. Pour son fonctionnement, le CNCS sera financé à hauteur de 70 % par l’État, le reste devant être pris en charge par les collectivités dans le cadre d’un établissement public de coopération culturelle qui devrait être créé prochainement.
CNCS - Concours : 1997 - Architecte : Jean-Michel Wilmotte et Jacques Brudin - Architecte en chef des Monuments historiques : Jean Bourdet - Réserves : 1 729 m2, (capacité : 10 000 costumes) - Surface d’exposition : 1 450 m2 - Nombre de costumes : 8 500 - Coût des travaux : 22,5 millions d’euros - Centre national du costume de scène, quartier Villars, route de Montilly, 03000 Moulins-sur-Allier, tél. 04 70 20 76 20, www.cncs.fr, tlj 10h-18h. - Bêtes de scène, exposition inaugurale, jusqu’au 5 novembre. Catalogue, 150 p., coéd. Les Éditions du Mécène/BNF/CNCS, 35 euros.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Moulins entre en scène
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Le Musée départemental Anne-de-Beaujeu, à Moulins, est au cœur d’un important projet de rénovation et d’extension. Situé à deux pas de la cathédrale où est toujours conservé le célèbre triptyque du Maître de Moulins (1502), ce musée a été ouvert en 1910 dans le pavillon Renaissance de l’ancien palais des ducs de Bourbon, grâce à l’initiative d’un amateur local, Louis Mantin. Haut fonctionnaire et collectionneur éclectique, ce dernier avait légué à la ville, cinq ans auparavant, sa maison ainsi que l’intégralité de son contenu, à cette condition qu’elle ne soit ouverte au public que cent ans plus tard. Transférée depuis 2004 au département, la demeure va faire l’objet de travaux de rénovation. Déjà reliée au musée par une galerie, la maison Mantin sera intégrée à son parcours. L’ensemble sera à terme complété par le donjon – surnommé la « Mal Coiffée » –, vestige de l’ancien palais ducal. D’ici à 2010, il subira à son tour des travaux de restauration et accueillera une partie des collections. Avec le nouveau Centre de l’illustration contemporaine, ouvert en 2005, ce dispositif renforcera le pôle des musées gérés par le département de l’Allier.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°241 du 7 juillet 2006, avec le titre suivant : Moulins entre en scène