Surréaliste, le peintre finistérien Yves Tanguy, admiré du poète André Breton, a influencé l’art américain d’après-guerre. Pour admirer ses paysages, il faut passer cet été par Quimper.
Il y a des destins imparables. La seule vue d’un tableau d’Yves Tanguy (1900-1955) renvoie à l’univers marin. Or non seulement ses parents étaient bretons mais l’artiste est né au ministère de la Marine, son père y disposant d’un appartement de fonction ! Orphelin à huit ans, éveillé à la peinture par un copain de classe qui n’est autre que Pierre Matisse, Tanguy s’est tout d’abord engagé comme pilotin dans la marine marchande avant de se lancer dans une carrière artistique.
Surréaliste de la première heure
À Paris, au début des années 1920, il y rencontre sa future femme, Jeannette Ducrocq, retrouve Jacques Prévert connu à l’armée et se lie d’amitié avec Marcel Duhamel. Dès 1925, Tanguy rejoint le groupe des surréalistes, sa peinture de paysages aux formes étranges et quasi aquatiques ne pouvant qu’enthousiasmer André Breton. En 1927, celui-ci préface le catalogue de la première exposition personnelle du peintre à la Galerie Surréaliste et y célèbre ses grands « paysages du doute ».
À partir de 1928, Tanguy traverse une période de grandes difficultés matérielles d’autant que son œuvre ne rencontre pas l’attention espérée. Il apprend la gravure, illustre les ouvrages de ses amis poètes mais, face à une durable incompréhension, songe en 1934 à quitter la France.
Il y est encouragé par l’intérêt que son travail suscite aux États-Unis et par ses retrouvailles avec le fils Matisse qui souhaite le présenter dans sa galerie.
Il décède brutalement à 55 ans
En 1941, Yves Tanguy, qui s’est fixé à la campagne dans le Connecticut, qui a divorcé et s’est remarié avec le peintre Kay Sage, entame une nouvelle vie. Alors qu’il s’éloigne d’André Breton, les expositions et les achats se multiplient, surtout en Amérique. En 1946, Pierre Matisse lui consacre sa première rétrospective.
Naturalisé américain deux ans plus tard, Tanguy exerce une influence certaine sur son entourage, notamment sur des artistes comme Matta ou Noguchi. Mais alors qu’il commençait à être unanimement reconnu, il meurt brutalement en 1955 victime d’une hémorragie cérébrale. Suivant ses dernières volontés, ses cendres – et celles de sa femme qui se suicide en 1963 – sont par la suite dispersées dans la baie de Douarnenez par Pierre Matisse.
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Yves Tanguy
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°593 du 1 juillet 2007, avec le titre suivant : Yves Tanguy