Yoshiyuki Yamana, commissaire de l’exposition «Â Junzô Sakakura, une architecture pour l’homme », à la maison de la culture du Japon à Paris, enseigne à l’université des Sciences de Tokyo au département Architecture et ingénierie de la construction.
Au fil de l’histoire, les multiples échanges franco-japonais ont, semblent-ils, profité à l’architecture nippone. Pourquoi ?
Toute l’architecture japonaise actuelle, de Shigeru Ban à Sanaa, n’aurait pas existé sans l’élan donné par Junzô Sakakura (1901-1969) à son retour au Japon, auréolé de son Grand prix décroché pour le pavillon du Japon à l’Exposition internationale de Paris de 1937. Dans les années 1920, la modernité n’est pas très présente au Japon. Certes, plusieurs Japonais ont visité le Salon d’Automne de Paris, en 1922, mais ce n’est qu’à la fin des années 1920 qu’entrepreneurs, intellectuels et artistes viendront s’installer à Paris. À l’atelier Le Corbusier, l’architecte Kunio Maekawa ouvre la voie. Junzô Sakakura, lui, y œuvre à partir de 1931 et lorsqu’il rentre à Tokyo, en 1939, deviendra le fer de lance du mouvement moderne au Japon
Pour Junzô Sakakura, l’homme semble être une préoccupation majeure. Pourquoi ?
Nombre d’architectes japonais sont passés par le département d’architecture de l’Université de Tokyo. Pas Junzô Sakakura. Lui a d’abord commencé par étudier les sciences humaines et l’histoire de l’art. Puis, il a fait une thèse sur le gothique, mouvement très en lien avec l’homme. Bref, Sakakura ne s’est jamais intéressé uniquement à l’architecture, mais a toujours cherché comment placer l’homme au centre.
Pour prévenir la détérioration et la dispersion au Japon et à l’étranger des documents relatifs à l’architecture moderne japonaise, vous avez incité l’Agence nationale japonaise des affaires culturelles à créer un organisme à cet effet. Pourquoi ?
Beaucoup de pièces importantes ont d’ores-et-déjà quitté le pays, comme les archives de Kenzo Tange qui, en 2002, sont parties pour l’Université de Harvard, aux États-Unis. Il fallait absolument faire quelque chose. J’ai alors témoigné de l’urgence à créer un tel service au Japon. Les Archives nationales d’architecture moderne sont nées en novembre 2012 et je viens d’apprendre que sera aussi créé un département dédié aux archives d’architecture contemporaine. Depuis une quinzaine d’années, j’œuvre, en outre, pour constituer les archives du Musée national des beaux-arts de l’Occident de Le Corbusier, à Tokyo, dont le chantier a été supervisé par Kunio Maekawa et Junzô Sakakura, et ce, afin de préserver l’intégrité du bâtiment.
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Yoshiyuki Yamana : « Beaucoup de pièces importantes en matière d’architecture ont déjà quitté le pays »
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Abonnez-vous dès 1 €Jusqu’au 8 juillet, à la Maison de la culture du Japon, 101 bis, quai Branly, 75015 Paris.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°480 du 26 mai 2017, avec le titre suivant : Yoshiyuki Yamana : « Beaucoup de pièces importantes en matière d’architecture ont déjà quitté le pays »