Wang Du, à l’assaut des médias

« L’informationisation et l’évolution de la haute technologie sont les raisons les plus importantes pour tout redéfinir. Elles lavent sans cesse le cerveau humain et changent les références de la vie », a déclaré Wang Du, artiste chinois vivant en France depuis dix ans. Remarqué en 1998 dans « Gare de l’Est » au Casino Luxembourg, propulsé par la Biennale de Venise d’Harald Szeemann en 1999, il fait partie de ces asiatiques qui sont depuis sur le devant de la scène artistique internationale. Jusqu’ici,
son œuvre était peuplée de personnages en plâtre ou résine sculptés, peints à la gouache (La Famille, 1997). Ces caricatures voyantes, de grands formats, s’inspiraient des images médiatiques inondant notre quotidien voué à la surinformation et à la mondialisation. « Luxe Populaire » est le titre de son dernier projet. Il transforme Le Rectangle, bâtiment XIXe aux nombreuses ouvertures, en une sorte de kiosque à journaux jonché de coupures de presse froissées, récupérées dans des containers publics et disposées librement. Cette récupération révèle l’existence et l’importance d’une « matière informationnelle ». L’installation centrale est composée de sculptures qui reproduisent quatre supports médiatiques : une couverture des journaux Le Monde et Newsweek, une page de publicité et un fax. « Ce que je trouve intéressant, précise Laurent Gaudin, co-commissaire de l’exposition, c’est que le côté anecdotique, spectaculaire du vocabulaire précédent se trouve contredit
et radicalisé par l’agression du support médiatique lui-même ». L’exposition se prolonge grâce
au Wang Du Magazine. Cette monographie, élaborée en collaboration avec Pierre Bal-Blanc et le photographe Steffen Rault, répond formellement (format magazine) aux préoccupations de l’artiste.